Alors qu’il devait accorder une interview à la chaîne Euronews, Mohamed Moncef Marzouki, candidat de Harak Tounes Al Irada à l’élection présidentielle anticipée, a perdu son calme face au journaliste Ahmed Ganouni. Dans une vidéo publiée sur le compte Facebook de ce dernier, l’ancien président provisoire s’est brusquement levé de son siège en jetant le microphone sur le journaliste, mettant ainsi fin à l’interview.
« Ça suffit comme ça, c’est du harcèlement », entend-on dire Moncef Marzouki qui quittait la pièce où l’entretien s’est déroulé. Il déclarait, par la suite, « qu’il était fatigué ».
Sur son compte Facebook, Ahmed Ganoumi a indiqué que l’ancien président a répondu à toutes les questions en arabe. « Lorsque nous avons commencé à filmer pour la langue anglaise afin de faciliter la traduction pour les 12 langues diffusées par Euronews, j’ai posé les mêmes questions que celles de la langue arabe. J’ai commencé par la Syrie. Mais sa réaction [Moncef Marzouki] était celle que nous avons vue dans la vidéo. Je respecte Moncef Marzouki. La publication de la vidéo n’est qu’une manière d’exprimer l’humiliation que j’ai ressentie », a-t-il écrit.
La réaction du candidat à l’élection présidentielle est, en effet, incompréhensible. Un président de la République doit savoir garder son calme. Or, ce n’est pas ce que l’on vient de voir avec Marzouki. Plus grave encore, l’ancien président provisoire a commis une grave violation de la loi électorale dans son article 66. De fait, il est interdit à tout candidat d’accorder des interviews à un média étranger. Chose que Marzouki vient de commettre sans la moindre gêne. Cette violation était-elle délibérée ? Ou alors, son équipe de campagne l’a très mal conseillé..
Article 66 de la loi organique numéro 2014-16 du 26 mai 2019 relative aux élections et référendums
Les candidats, listes de candidats et les partis quant au référendum, peuvent dans le cadre des campagnes électorales ou référendaires, recourir aux médias nationaux et électroniques. Il leur est interdit de recourir aux médias étrangers.
Il est exceptionnellement permis, aux listes de candidats relevant des circonscriptions électorales à l’étranger, pendant la campagne électorale pour les élections législatives, de recourir aux médias étrangers. Ce recours est soumis aux principes et aux règles d’organisation régissant la campagne électorale.