(Vidéo) Idées reçues – coronavirus : un médecin spécialiste met les points sur les « i »

Il arrive que plusieurs sottises circulent au sujet du nouveau coronavirus (SARS-CoV-2 ou COVID), rendant, dans les consciences, la maladie presque incurable et destructrice. La plupart du temps, il ne s’agit que d’idées reçues qui alimentent l’hystérie générale. Le COVID-19, en effet, n’est pas plus dangereux que d’autres maladies ou catastrophes bien plus meurtrières.
Pour en parler, Réalités Online s’est rendu au cabinet du Docteur Elyes Hassine, spécialiste en pneumologie, allergologie et la lutte contre le tabac. Deux volets ont été abordés avec le praticien : les idées reçues sur la maladie et ce qu’il faut faire pour la vaincre.

La grippe est plus dangereuse que le coronavirus

« On dit que le COVID-19, parti de Chine, est manipulé », a-t-il commencé. Docteur Elyes Hassine rappelle qu’il s’agit d’un microorganisme très bénin, « bien plus bénin que la grippe ». Autrement dit, cela donne l’impression qu’il est plus dangereux que la grippe, alors que ce n’est pas le cas. Les mutations qui vont marquer le nouveau coronavirus le rendront encore plus bénin. D’ailleurs, sa propagation rapide est la preuve de ce trait de caractère.
Or, en virologie, plus la contagion est importante, moins le virus est dangereux. « La maladie n’est pas aussi « méchante ». Je donne un contre-exemple, à savoir celui de l’Ebola ou du SARS. La contamination, dans ces deux cas, est difficile, mais les cas sont sévères », a-t-il expliqué.
Cette impression de dangerosité, poursuit-il, est née de la propagation rapide du SARS-CoV-2. La maladie, de ce fait, touche les personnes les plus fragiles. « Cependant, il faut savoir que la grippe tue des milliers de personnes chaque année. La mortalité de la grippe est bien supérieure à celle du nouveau coronavirus. Par conséquent, affirmer que ce dernier est plus dangereux que la grippe n’est pas tout à fait vrai », a encore déclaré le spécialiste.

« Des confusions »

D’un autre côté, le médecin rappelle que nous sommes entrés dans une période propice aux infections virales, dont la grippe. « Il existe une confusion. Aujourd’hui, on ne fait que dépister le COVID-19 en délaissant les autres maladies, sachant que 90% des cas du SARS-CoV-2 sont asymptomatiques. Pour leur part, les décès chez les jeunes sont des cas sporadiques et rares. Quant aux personnes qui succombent à la maladie, elles sont atteintes de maladies graves et chroniques. Plus encore : on pense que la maladie est grave en constatant l’incapacité du système sanitaire à contenir autant de patients », a-t-il encore expliqué.

« L’hystérie médiatique et l’affolement »

Qu’en est-il, par ailleurs, de la lutte contre la maladie ? Selon le Docteur Elyes Hassine, la Tunisie a adopté une stratégie anticipative entre mars et avril 2020, ce qui a permis d’obtenir de très bons résultats. Toutefois, le nombre de tests, à l’époque, était inférieur à celui d’aujourd’hui. Ces jours-ci, poursuit-il, il semble que les autorités sont en train de gérer la problématique au jour le jour, d’où l’hystérie médiatique et l’affolement.
« Conséquence : on a l’impression que nos hôpitaux sont saturés et que les médecins ne font pas le nécessaires », a-t-il regretté. D’autre part, le praticien s’est interrogé sur la base des décisions prises par les autorités sanitaires actuellement concernant, notamment, un éventuel retour au confinement dans certaines zones. Au sujet de la hausse du nombre de contaminations, cela s’explique par la hausse du nombre des tests. « Ce qui compte est le nombre de décès. Celui-ci, en Tunisie, est faible : 0,25%. Pour faire face à cette situation, il est possible d’opter pour un confinement sélectif des personnes âgées. Il faut, d’un autre côté, respecter les gestes barrières », a encore déclaré Docteur Elyes Hassine.

  • Réalisation et montage : Riadh Sahli
  • Travail journalistique : Fakhri Khlissa

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