C’est sans ménagement que le président de la République, Kaïs Saïed, s’est adressé au président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), Rached Ghannouchi, et à ses vices-président(e)s, au sujet de la cacophonie qui règne actuellement à l’ARP.
Le président n’est pas allé par quatre chemins : « La Constitution m’octroie la possibilité de faire ce qu’il faut faire pour préserver l’État tunisien, mais je ne veux pas y recourir. Toutefois, je ne laisserai pas l’État tunisien dans son état actuel », a-t-il lancé à ses invités au sujet de la dissolution du Parlement, appelant chacun à assumer ses responsabilités.
Le Chef de l’État a plus d’une fois rappelé son droit de dissoudre l’ARP, sans citer le terme. « La Constitution prévoit les moyens nécessaires pour que je puisse agir », a-t-il martelé. Cela sonne comme un avertissement pour Rached Ghannouchi et pour les députés. Ces derniers, rappelons-le, nous ont offerts des spectacles pitoyables à l’hémicycle.
D’autres piques ont été adressées à d’autres partis comme la Coalition Al Karama, notamment au sujet des concertations sur la composition du prochain gouvernement. « Si quelqu’un a des reproches à faire pour la méthode écrite, alors pour quelle raison l’a-t-il acceptée », s’est-il interrogé. Revenant au sujet de l’ARP, Kaïs Saïed a assuré qu’il n’était en conflit avec quiconque, ni avec personne. « Je ne compose que dans le cadre des principes de la Constitution, dans le cadre de la loi et de la volonté du Peuple », a-t-il encore déclaré, critiquant le blocage qui est actuellement observé au sein de l’ARP et dans d’autres institutions de l’État.
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