Le président de la République, Kaïs Saïed, est visiblement conscient du fait que ses propos sur nos amis Subsahariens ont suscité la polémique. "Il y a une question qui a été exploité par les débutants et ceux qui ne savent que mentir : c'est à propos de la présence des étrangers en Tunisie", a-t-il commencé.
Les événements qu'il a mentionnés, affirme-t-il, ont déjà eu lieu dans les années 70, lorsqu'il était à la faculté. "Pendant un cours, des élèves se sont mis à danser, dont un Subsaharien. Ils ont donc été renvoyés. Le lendemain, une grève a été décrétée pour dénoncer un acte raciste", a-t-il déclaré.
C'est ce qui se passe aujourd'hui selon le Chef de l'État. "On dit que les Subsahariens ont été visés par des propos racistes. Nous sommes dans un pays africain, mais il y a un certain plan mis en place. Je m'adresse à tous les responsables pour les inciter à prendre soin de nos frères Subsahariens qui se trouvent en Tunisie légalement", dit-il encore.
Ceux qui parlent de discrimination raciale, poursuit-il, ne cherchent qu'à diviser et à porter atteinte à nos relations avec nos frères Subsahariens. "J'ai toujours voulu que l'Afrique reste aux Africains. Le peuple ne croit plus en ce qu'ils disent. Un seul journal a parlé, aujourd'hui, des sommes d'argent astronomiques qui ont été débloquées pour acheminer de subsahariens en Tunisie", explique-t-il encore.
Les Subsahariens dans une situation régulière doivent se rassurer selon Kaïs Saïed. La Tunisie, dit-il encore, a beaucoup apporté à l'Afrique, notamment en ce qui concerne les mouvements de libération. "Je mets en garde contre toute atteinte à quiconque. L'État assume ses responsabilités. Cependant, on ne peut accepter les personnes qui séjournent illégalement dans le pays. Dans certaines zones, on a même instauré des tribunaux", a déclaré Kaïs Saïed.
D'autre part, il considère que les Subsahariens présents en Tunisie sont des victimes dans leurs pays. C'est le résultat de la division internationale du travail. Certains sont même exploités illégalement en Tunisie. "Il faut donc appliquer la loi. On ne laissera personne agresser une autre", dit-il encore indiqué.
Et de poursuivre : "je n'ai jamais voulu diviser. L'État tunisien a ses lois et ses institutions. On ne peut tolérer la présence d'autres institutions. On ne laissera personne porter atteinte à notre identité. Il ne s'agit pas de celle dont on parle en Europe. Je parle uniquement du plan de remplacement. On ne peut accepter des pratiques criminelles. […] Cette affaire a été exploitée par ceux qui veulent la division. On nous a même comparés à des mouvements extrémistes se trouvant à l'étranger", a encore souligné Kaïs Saïed.