C’est une pénurie inédite de médicaments qui menace la Tunisie et, d’ailleurs, on peut déjà la constater en allant dans plusieurs pharmacies. On parle de près de 500 médicaments manquants, pour une grande partie essentiels et indispensables pour le traitement des maladies graves. Comment en est-on arrivé là ? Plusieurs raisons expliquent la situation actuelle. Il y a, notamment, la situation précaire de la Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT).
Depuis 2017 – rien que cela ! – celle-ci s’est retrouvée au cœur d’une spirale infernale d’endettement. Elle doit, environ, pas moins de 1,2 milliard de dinars à ses fournisseurs étrangers. Conséquences : ces derniers lui font de moins en moins confiance et ne lui fournissent plus certains médicaments impayés.
Pas seulement : les spécialistes du secteur déplorent la très mauvaise gestion et gouvernance au sein de la PCT. Certains choix stratégiques sont, en effet, très contestables au niveau de la compensation des médicaments importés. De fait, la PCT compense, à hauteur de 60 millions de dinars, des médicaments importés que l’industrie pharmaceutique tunisienne est capable de produire.
Pour aborder, en profondeur, ces questions, le président du Syndicat des Pharmaciens d’Officine de Tunisie, Naoufel Amira, s’est exprimé dans un entretien accordé à Réalités Online. L’expert est, justement, revenu sur les questions brûlantes évoquées ci-haut, notamment la mauvaise gouvernance au sein de la PCT.
- Réalisation et montage : Riadh Sahli
- Travail journalistique : Fakhri Khlissa