Violences à l’égard des écoliers dans les établissements scolaires et cours particuliers clandestins : voilà deux des grands casse-têtes sur lesquels le ministère de l’Education, désormais dirigé par Hatem Ben Salem, va devoir se pencher. Contacté par Réalités Online Faouzi Mehouachi, directeur général de la vie scolaire de l’enseignement de base au sein du ministère de l’Education, a été interpellé sur deux sujets : l’écolière punie par son institutrice qui lui a brisé la main, et les cours particuliers clandestins.
Écolière punie : plusieurs versions
Le ministère veille à éliminer toute forme de violence, qu’importe sa source selon le directeur général : enseignant à l’égard de l’élève ou vice-versa. « L’enquête est en cours. La fille est scolarisée dans une école à l’Ariana. La version dont nous disposons stipule que c’est plutôt l’institutrice qui a été agressée par la parente de l’élève. La main de cette dernière a été fracturée à l’extérieur de l’établissement scolaire. La fracture n’a nullement été causée par une violence émanant de l’institutrice », explique-t-il.
Faouzi Mehouachi rappelle que le ministère est dans l’attente du rapport final, élaboré par la délégation régionale de l’Education à l’Ariana, qui fournira les éléments définitifs. « En cas de blocage, la délégation transfère l’affaire au ministère qui, à son tour, prendra la décision adéquate. Nous ferons en sorte de garantir et le droit de l’élève, et le droit de l’enseignante, conformément au principe de l’impartialité de l’administration », déclare-t-il encore, rappelant l’importance de confronter les différentes versions pour mener l’enquête.
Cours particuliers : tout dépassement doit être dénoncé
D’autre part, la réponse du directeur général de la vie scolaire manquait de précision sur la question des cours particuliers clandestins. Ces cours, selon Faouzi Mehouachi, sont réglementés par le décret 1619 du 20 octobre 2015, relatif aux conditions d’organisation des cours de soutien scolaire au sein des établissements scolaires. « Les enseignants ne ménagent pas leurs efforts pour permettre aux élèves d’améliorer leur niveau », assure-t-il.
Outre le décret d’octobre 2015, deux autres textes encadrent les cours particuliers au sein des établissements, à savoir celui du 10 novembre 2015 et celui de 2016 – spécifique aux écoles primaires -. Ce dernier fixe, notamment, les tarifs réglementaires des cours particuliers : 40 TND. « L’auteur d’un dépassement doit assumer ses responsabilités en fonction des textes cités. Le parent, s’il constate un dépassement, est appelé à rapporter l’affaire au ministère », souligne-t-il.
Si les cours particuliers ont eu lieu à l’extérieur de l’établissement scolaire, Faouzi Mehouachi déclare que la délégation régionale de l’éducation a l’obligation d’effectuer une inspection dans les établissements scolaires afin de faire appliquer la loi. « C’est une responsabilité partagée. Il arrive que ce soient des parents qui veulent imposer le cours particulier. De toute évidence, ce qui compte, c’est l’intérêt de l’élève. Si un cours particulier s’impose, celui-ci doit être organisé dans l’objectif de renforcer ses compétences et de combler ses lacunes. D’un autre côté le ministère recommande d’éviter d’utiliser ces cours pour poursuivre l’enseignement du programme scolaire », dit-il encore.
Interpellé sur le coût des cours particulier sur les caisses de l’Etat – 300 millions de dinars selon une étude de l’Organisation nationale d’orientation du consommateur -, le directeur général de la vie scolaire a légèrement dévié la problématique. Il reconnaît, néanmoins, qu’il s’agit d’un manque-à-gagner pour le ministère de l’Education. « Pourquoi ne pas soumettre les cours particuliers à l’impôt ? ». « C’est possible », telle était sa réponse face à cette question. Faouzi Mehouachi insiste, dans ce contexte, sur la nécessité de faire appliquer les textes de loi. « Le ministère doit enquêter en cas de dépassement. Chacun doit assumer sa responsabilité face à tout ce qui a été rapporté sur les cours particuliers, que ce soit à l’intérieur ou en dehors de l’école », martèle-t-il.
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