À la suite des frappes aériennes menées par les États-Unis contre trois sites nucléaires iraniens, l’escalade entre Washington et Téhéran a franchi un nouveau cap ce lundi 23 juin. En guise de riposte, l’Iran a ciblé la base militaire d’Al-Udeid, située dans le désert qatari, l’un des plus grands sites d’opérations américaines au Moyen-Orient. Mais que représente réellement cette base, et pourquoi est-elle si stratégique ?
Située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Doha, la base aérienne américaine d’Al-Udeid est l’une des installations militaires les plus importantes des États-Unis au Moyen-Orient. Construite à la fin des années 1990 par le Qatar, elle avait pour objectif initial d’attirer un partenaire stratégique capable d’assurer la sécurité du pays dans un contexte régional instable.
La présence américaine s’est intensifiée à partir de 2002, dans le sillage des attentats du 11 septembre et du lancement de la guerre contre le terrorisme. Depuis, la base joue un rôle central dans la coordination des opérations militaires américaines au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, Al-Udeid accueille près de 10 000 militaires, principalement américains, mais aussi britanniques et alliés. Elle est équipée d’infrastructures ultramodernes : pistes d’atterrissage longues de plus de 3 600 mètres, centres de commandement, entrepôts d’armement et capacités de ravitaillement en vol. Elle héberge notamment le Commandement central des forces aériennes américaines (AFCENT) ainsi qu’un poste avancé du CENTCOM, le commandement des forces américaines pour toute la région couvrant l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et la péninsule arabique.
La base sert de plateforme logistique majeure pour les opérations aériennes et de surveillance, notamment dans le cadre de la lutte contre les terroristes de Daech. Des avions espions, des bombardiers B-52, des chasseurs F-22 et des drones y sont régulièrement déployés.
Bien qu’étant sous contrôle opérationnel américain, Al-Udeid reste propriété du Qatar, qui continue de financer son expansion. Ce partenariat stratégique renforce les relations entre Doha et Washington, dans une région marquée par les tensions avec l’Iran, les conflits au Yémen, en Syrie ou encore en Irak.
Symbole fort de la présence militaire occidentale dans le Golfe, Al-Udeid constitue aujourd’hui un véritable levier de puissance et un outil de dissuasion dans une zone géopolitique hautement sensible.
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