Les deux chefs de gouvernement, Youssef Chahed et Saâdeddine El Othmani n’ont pas caché leur satisfaction de cette volonté de relance des relations bilatérales qui revêtent un caractère particulier et stratégique.
Au plan économique, des accords ont été signés entre, d’une part, l’agence marocaine de développement de l’investissement (AMDI) et l’agence tunisienne de promotion des investissements étrangers (FIPA) et de l’autre, entre le Centre marocain de promotion des exportations (CMPE) et le centre de promotion des exportations de la Tunisie (CEPEX).
La session a permis de mettre l’accent sur le rôle qui incombe aux hommes d’affaires des deux pays par l’intermédiaire d’un conseil d’affaires tuniso-marocain ou des organisations patronales des deux pays.
Dans ce contexte il est indispensable de casser le cliché d’une forme de concurrence entre les deux pays amis et les hommes d’affaires peuvent être des relais pour créer un climat propice aux échanges.
Les sujets qui fâchent évités
Pour les deux chefs de gouvernement, l’entente et le respect mutuels entre les dirigeants des deux pays doivent se traduire obligatoirement par un flux d’échanges assez fournis conforme aux attentes des deux peuples.
Pour ce faire, il faudra renforcer les incitations encourageant les hommes d’affaires des deux pays à des investissements croisés et établir des partenariats pour des investissements communs en Afrique subsaharienne mais, surtout, le ver les obstacles, notamment douaniers qui empêchent les exportateurs tunisiens d’investir le marché marocain.
Saâdeddine El Othmani en a pris acte et en a fait part publiquement.
« Je serais personnellement attentif à la mise en œuvre des accords signés, J’apporterai personnellement tout l’appui nécessaire au 2ème Forum d’affaires tuniso-marocain. Je m’engage à imprimer toute l’impulsion indispensable à notre partenariat », affirme-t-il.
Il faut souligner que la délégation tunisienne a évité d’aborder les sujets qui fâchent. En ce sens que le sujet du Sahara a été évité malgré la tentative des frères marocains de tirer la couverture vers eux en poussant les représentants tunisiens à adopter une position pro-marocaine dans ce conflit.
Youssef Chahed a rappelé à l’occasion, d’abord, la position de neutralité qui a toujours marqué la diplomatie tunisienne et, ensuite, que la présence de la délégation tunisienne au Maroc a pour objectif d’examiner les moyens de développer les relations de coopération entre les deux pays frères et non pas de prendre position sur un dossier à caractère diplomatique comme celui du Sahara.
Au plan politique, l’accent a été mis sur la conformité des positions des deux pays concernant la question libyenne appelant à faire prévaloir le dialogue et le consensus entre toutes les parties libyennes pour parvenir à une solution pacifique préservant la sécurité de la Libye et son intégrité territoriale.
Les deux parties ont réaffirmé leur soutien à la cause juste du peuple palestinien. La Tunisie a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction du retour de Maroc à l’Union Africaine.
Forum parlementaire tuniso-marocain
Lors de sa rencontre avec le chef du gouvernement tunisien, le président du parlement marocain, Habib Malki a mis l’accent, sur la nécessité de renforcer la coopération parlementaire proposant d’organiser une rencontre entre les parlementaires des deux pays avant la fin de l’année. L’idée est de créer un forum parlementaire pour renforcer cette coopération.
Youssef Chahed s’est engagé de transmettre cette proposition au président de l’ARP, Mohamed Ennaceur.
Pas d’audience avec le Roi
Non programmée, malgré le fait que le bruit d’une telle rencontre avait circulé au deuxième jour de la visite officielle du chef du gouvernement au Maroc, Youssef Chahed n’a pas été reçu par Mohammed VI. Raison officielle : le Roi était souffrant.