L’information a été divulguée par Africa Intelligence, qui écrit notamment que « le directeur général du Trésor Emmanuel Moulin (NDLR: arrivé en catimini mardi Tunis) à a rappelé le soutien de la France aux réformes que doit engager la Tunisie pour obtenir de nouvelles lignes de crédit du FMI. S’il avait laissé à Paris sa casquette de président du Club de Paris, la renégociation des créances du pays se précise pourtant » pour annoncer la visite du patron du Trésor français à Tunis.
Emmanuel Moulin est, en effet, arrivé à Tunis mardi, vraisemblablement dans l’après midi. Aucune information officielle à ce propos. Il semble que du côté tunisien et également du côté français on n’avait pas envie de médiatiser la mission du président du Club de Paris.
Cette visite est intervenue un peu plus d’une semaine après l’entretien téléphonique entre Saïed et Macron. L’on comprend donc les raisons pour lesquelles Moulin a été dépêché en Tunisie après une succession de reports notamment en raison du changement constitutionnel intervenu en Tunisie.
Moulin a déjà rencontré le gouverneur de la Banque centrale et la ministre des Finances et il est attendu qu’il soit reçu par la Cheffe du gouvernement et le président de la République.
Selon les informations recueillies autour de cette visite, Moulin est à Tunis avec ses deux casquettes et non pas seulement en tant que Directeur général du Trésor. Ce qui explique la discrétion absolue qui entoure cette visite effectuée presque en catimini.
La Tunisie connaissant d’énormes difficultés budgétaires pour les raisons que l’on sait notamment l’absence de ressources de financement qui inquiète fortement les partenaires et les bailleurs de fonds du pays, on a du mal à imaginer que les pourparlers avec le FMI ne soient pas au centre de ces entretiens mais aussi les relations avec le Club de Paris à qui, croit-on savoir, la Tunisie a fait appel.
Sauf que la Tunisie qui pensait que le rééchelonnement de sa dette était acquis, s’est heurtée à de nouvelles conditions et à l’exigence de garanties supplémentaires.
En effet, il semble que le Club de Paris exige la mise en oeuvre des conditions posées par le FMI notamment les réformes profondes pour engager des négociations pour un éventuel nouvel accord et demande ce que la Tunisie mettrait sur la table pour garantir le remboursement de ses créances.
Soulignons que l’intervention du Club de Paris, si intervention il y a, portera sur près de 4 milliards de dollars en principal sans les intérêts représentant la dette d’Etat à Etat et qui ne constitue que 20% du total de la dette tunisienne.
Il est certain qu’on ne saura pas grand chose sur les tenants et les aboutissants de cette mission de Moulin en Tunisie, les deux pays s’étant murés dans le silence.
Il reste qu’en l’absence d’un accord avec le Fonds monétaire international et une situation économique des plus difficiles, des finances publiques à sec et des indicateurs au rouge, la Tunisie est réellement à plaindre.
Par ailleurs et de sources très bien informées, on annonce une visite prochaine du président du Club de Londres à Tunis. Qu’en sera-t-il?
Wait and see!
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