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La colère des tunisiens face à la flambée des prix ne faiblit pas et elle a pris de l’ampleur depuis l’après-midi de ce lundi 8 janvier 2018. Plusieurs gouvernorats ont, en effet, été marqués par des scènes de violence inouïe. Tout a commencé à Kasserine, où des affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre dans la délégation de Sbietla. Face aux jets d’objets solides de la part des manifestants, la police a utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser.
Quelques heures plus tard, une escalade de violence a été observée, selon Khelifa Chibani, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Des groupes de personnes ont investi la fourrière pour y dérober quelques 30 motos. Des affrontements ont aussitôt éclaté et un sécuritaire a été blessé.
Même scène de désolation à Teboulba, relevant du gouvernorat de La Manouba. Les forces de l’ordre y ont aussi essuyé des jets d’objets solides. Un sécuritaire a été blessé, ce qui a poussé ses frères d’armes à appeler des renforts pour sécuriser la zone et pour disperser les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène. Pas seulement : certains protestataires en colère ont tenté de forcer l’entrée de l’un des magasins de Teboulba. Ils ont également procédé au blocage des chemins de fer menant vers Béja.

Sécuritaire blessé à Teboulba. ©Mosaïque FM
On signale, également, des scènes de violences à Sakiet Sidi Youssef, relevant du gouvernorat du Kef, où pas moins de 32 logements sociaux ont été envahis par les manifestants. Leur argument, selon des sources concordantes : ces logements n’ont pas été équitablement distribués à ceux qui en ont réellement besoin. Mahdia, par ailleurs, était également le théâtre de tension ce lundi. Dans la délégation de Mellouch, des groupes d’individus ont procédé au blocage de la route reliant Sfax à la Chebba. Ils ont également mis le feu à des roues.
La contagion a aussi touché le gouvernorat de Nabeul. Dans la soirée de ce lundi 8 janvier 2018, dans la délégation de Bir Bouregba où des manifestants ont bloqué la route reliant la délégation à Hammamet.
Le champ des protestations s’élargit et la tension est de plus en plus vive. Les risques d’implosion sont là d’autant que certaines voix continuent à appeler les tunisiens à envahir la rue.