La Tunisie, pays côtier par excellence, dispose d’atouts considérables pour exceller dans le domaine de l’économie bleue. Ce secteur, qui englobe l’ensemble des activités économiques liées à la mer et aux littoraux, représente déjà 16% du produit intérieur brut (PIB) du pays, selon le président de l’association Racines et Développement Durable (RDD), Samir Meddeb. Le tourisme balnéaire, à lui seul, contribue à plus de 13% du PIB, tandis que la pêche et l’aquaculture, l’extraction pétrolière et gazière offshore et le transport maritime complètent ce tableau dynamique.
Néanmoins, ce développement côtier n’est pas sans impact sur l’environnement marin. Pollution, érosion côtière et dégradation des écosystèmes sont autant de défis auxquels il faut s’attaquer pour garantir une exploitation durable de ces ressources précieuses.
Un dialogue national pour une feuille de route partagée
C’est dans ce contexte que s’est tenu hier à Tunis un dialogue national sur l’économie bleue, organisé par l’association RDD en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). L’objectif de cette rencontre était de réunir les différentes parties prenantes (autorités, société civile, médias, professionnels, etc.) afin de dresser un état des lieux et de définir une feuille de route partagée pour promouvoir l’économie bleue en Tunisie.
Les résultats de ce dialogue seront rassemblés dans une note stratégique qui servira de base à la mise en œuvre de cette feuille de route.
La Tunisie possède de nombreux atouts pour exceller dans l’économie bleue. Sa zone maritime couvre environ 135 000 kilomètres carrés, soit 82% de l’ensemble du territoire. Le pays dispose également d’une flotte de pêche active, d’une activité balnéaire très développée et d’un cadre réglementaire maritime assez élaboré.
Le développement durable et l’exploitation de cet espace maritime constituent une opportunité d’innovation technologique, de formation et une source de croissance intelligente, durable et inclusive. La zone côtière de la Tunisie abrite les deux tiers de la population totale et présente une topographie variée avec un littoral continental irrégulier s’étendant sur 1 445 kilomètres.
Des défis à relever
Malgré ses atouts, la Tunisie doit relever plusieurs défis pour développer pleinement son économie bleue. La pollution, l’érosion côtière et la dégradation des écosystèmes sont des menaces sérieuses pour l’environnement marin. De plus, le pays doit mieux exploiter sa position géographique centrale au cœur de la Méditerranée pour tirer parti de son potentiel économique.
Les autorités tunisiennes ont récemment affiché leur volonté de s’engager dans la logique de l’économie bleue. La création du Secrétariat général des affaires maritimes en est un signe tangible. La planification de l’espace maritime et la gestion intégrée des zones côtières représentent les premières étapes pour jeter les bases du développement de l’économie bleue.