La Tunisie continue de progresser dans la voie d’une plus grande égalité entre les hommes et les femmes au sein de ses institutions diplomatiques. Lors d’une journée consacrée aux « Femmes tunisiennes et diplomatie : parcours et réalisations », le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a rappelé que les femmes représentent aujourd’hui 36 % du corps diplomatique tunisien. Parmi elles, onze occupent des postes d’ambassadrices à l’étranger. Ces chiffres montrent une évolution, même si des efforts restent à faire pour atteindre une réelle parité.
L’histoire de la diplomatie tunisienne compte des femmes qui ont ouvert la voie dès les premières années de l’indépendance. Faika Farouk fut la première à intégrer le ministère des Affaires étrangères en 1957, en tant qu’attachée d’ambassade. Elle a ensuite gravi les échelons pour devenir ambassadrice dans plusieurs pays, dont le Sénégal et le Royaume-Uni. Son parcours illustre la contribution des Tunisiennes à la construction de l’État moderne. Aujourd’hui, bien que leur présence soit encore minoritaire dans les postes de décision, leur influence grandit progressivement. Florence Bastian, représentante d’ONU Femmes pour la Tunisie et la Libye, a salué leur rôle dans les négociations internationales, soulignant leur apport dans les questions de paix et de sécurité.
Si la Tunisie se distingue dans la région par ses progrès en matière d’égalité, des obstacles subsistent. Les femmes diplomates restent moins nombreuses que leurs homologues masculins, particulièrement aux plus hauts niveaux hiérarchiques. Le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer l’égalité des chances au sein du ministère, en facilitant l’accès des femmes aux postes stratégiques. Les difficultés rencontrées incluent la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, ainsi que des stéréotypes qui freinent parfois leur progression. Cependant, leur présence croissante dans les ambassades et les organisations internationales démontre leur capacité à représenter efficacement la Tunisie sur la scène mondiale.
La place des femmes dans la diplomatie tunisienne n’est pas seulement une question de chiffres. Elle reflète une volonté d’adopter une approche plus inclusive dans la politique étrangère du pays. Leur participation active dans les négociations et les instances multilatérales enrichit les perspectives et renforce la position de la Tunisie. Bien que des progrès aient été accomplis, le chemin vers une représentation équilibrée est encore long. Les efforts doivent se poursuivre pour que les futures générations de diplomates tunisiennes bénéficient des mêmes opportunités que leurs collègues masculins.