Le Maroc s’est imposé comme le principal acheteur des dattes tunisiennes lors de la campagne agricole 2024-2025, absorbant à lui seul 20,7 % des exportations totales du pays. Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), le royaume devance ainsi l’Italie (11 %) et la France (8,2 %), confirmant son rôle clé dans les échanges commerciaux régionaux.
Une tendance qui confirme l’attrait des marchés africains
Sur les sept premiers mois de la campagne, 107 900 tonnes de dattes tunisiennes ont été exportées, en baisse de 6 % par rapport à la même période de l’année précédente (114 700 tonnes). Malgré ce recul, la Tunisie conserve sa place de deuxième exportateur mondial en volume (130 307 tonnes) et de troisième en valeur, avec des recettes estimées à 244,75 millions de dollars (environ 2,4 milliards de dirhams), selon la FAO.
L’Union européenne reste le premier débouché, avec 41,4 % des volumes exportés, suivie par l’Afrique (26 %) et l’Asie (21,6 %). Toutefois, la légère contraction des ventes s’accompagne d’une baisse des recettes, passées de 717,7 millions de dinars tunisiens (environ 2,3 milliards de dirhams) à 687,1 millions de dinars (environ 2,2 milliards de dirhams), soit un repli de 4,3 %.
Deglet Nour, l’ambassadrice incontestée
La variété Deglet Nour continue de dominer les exportations, représentant 85,4 % des volumes écoulés. Son prix moyen s’établit à 7 dinars le kilogramme (environ 22,50 dirhams), contre 6,37 dinars (environ 20,50 dirhams) pour l’ensemble des dattes exportées. En avril 2025, le prix au kilo affichait une légère hausse de 4,1 % sur un an, se fixant à 5,95 dinars (environ 18,90 dirhams).
Si le Maroc confirme son appétit pour les dattes tunisiennes, la diminution des volumes et des recettes interroge sur la compétitivité du secteur. Les professionnels devront sans doute renforcer leur stratégie à l’export, notamment face à la concurrence croissante des pays du Golfe.
Une certitude demeure : la Deglet Nour, joyau de l’agriculture tunisienne, reste un produit phare à l’international. Mais dans un marché de plus en plus exigeant, la filière devra innover pour préserver sa place.