Malgré le accords conclus début juillet dernier sur la hausse des prix du lait qui sera prise en charge par l’Etat, l’or blanc manque encore chez certains commerçants et grandes surfaces où une politique de rationnement improvisée est appliquée.
Intervenant dans Politika ce jeudi 2 août 2018, le membre de la Chambre Nationale de la production du lait et de ses dérivés, Ali Kalabi, a expliqué que le marché local est vide, et que les commerçants et les grandes surfaces travaillent à flux tendus : les stocks qu’ils reçoivent sont aussitôt écoulés.
Pourtant, le marché est suffisamment approvisionné selon le responsable, étant donné que les industriels produisent quotidiennement 1,7 millions de litres de lait, d’autant plus qu’il existe un stock de 20 millions de litres qui équivaut à 12 jours de consommation.
« Le marché est vide et nous travaillons à flux tendus. De plus, craignant la pénurie, les consommateurs ont doublé leur consommation. Nous avons été obligés d’importer et d’ici la fin de l’année, 20 millions de litres de lait seront importés afin de rééquilibrer les stocks du marché local. Or, il vaudrait mieux encourager les producteurs locaux et que le consommateur accepte de payer un peu plus cher, au lieu d’importer, en devise, du lait qui coûtera aux alentours de 1,800 TND », a encore expliqué le membre de la chambre syndicale.
Au sujet des accords conclus le 7 juillet 2018, Ali Kalabi a déclaré que leurs retombées nécessiteront plusieurs mois pour enfin être observées. « Cela prends du temps. Il faut laisser aux agriculteurs le temps de s’adapter », a-t-il ajouté.
Le lait tunisien, par ailleurs, n’est pas vendu en contrebande au Qatar selon lui. Les opérations de contrebande sont effectuées vers la Libye et l’Algérie. « Les prix [du lait] n’ont pas augmenté depuis 3 ans, ce qui encourage la contrebande. Or, ce qui amplifie la crise est le manque de stock », a-t-il encore souligné.