Nous sommes à seulement quelques jours de la plénière du mardi 1er septembre 2020 qui sera consacrée au vote de confiance pour le gouvernement proposé par Hichem Mechichi. Les partis politiques se sont distingués par leurs positions : entre ceux qui ont critiqué le choix d’un gouvernement de compétences et ceux qui ont exprimé un soutien « sous conditions ».
Sans surprise, Ennahdha voit d’un très mauvais œil un gouvernement de compétences. Avec ses 54 députés à l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), le parti islamiste sait qu’il pèsera lourd sur la balance. D’ailleurs, il a choisi d’annoncer sa position finale le lundi 31 août 2020, soit à la veille de la plénière.
Qalb Tounes, pour sa part, a exprimé des réserves au sujet de certains noms dans le gouvernement proposé par Hichem Mechichi. Disposant de 27 députés, le bloc parlementaire du parti de Nabil Karoui aura sans doute un rôle à jouer mardi prochain. Connaissant ses positions qui changent selon le contexte et les intérêts, on devrait sans doute s’attendre à des rebondissements.
Côté Courant Démocratique – 38 élus pour la totalité du bloc démocratique avec Achaâb -, les députés ne vont pas accorder leur confiance au gouvernement de Hichem Mechichi. C’est le même cas pour la Coalition d’Al Karama 19 députés) qui rejette catégoriquement l’idée d’un gouvernement de compétences. « Nous avons été élus pour gouverner », a toujours martelé Makhlouf, président du bloc parlementaire d’Al Karama.
Concernant le PDL (Parti Destourien Libre) – 16 députés -, on a constaté une certaine satisfaction vis-à-vis de certains noms. Toutefois, le parti d’Abir Moussi ne veut pas voir Taoufik Charfeddine à la tête du département de l’Intérieur. C’est aussi le même refus pour Mohamed Boussetta qui a été proposé ministre de la Justice par Hichem Mechichi.
Tahya Tounes (10 députés), présidé par l’ancien Chef du gouvernement Youssef Chahed, a affirmé qu’il va soutenir le gouvernement de Hichem Mechichi, mais sous conditions. « Tant qu’il s’engage à mettre en place un programme de sauvetage urgent », affirme-t-on au sein de Tahya Tounes. Enfin, le Mouvement Achaâb devra communiquer sa position officielle ce week-end.
Nous attendons, ainsi, la position d’Ennahdha. Il sera difficile d’établir des pronostics quant aux résultats du vote. En effet, la politique tunisienne a ses raisons que la raison ne connaît pas. Dans tous les cas, notre pays ne peut plus supporter les retards et les tiraillements politiques. Un gouvernement, opérationnel, doit impérativement être adopté à l’ARP pour sauver ce qui peut encore être sauvé.
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