On n’en a pas encore fini avec l’affaire du déplacement en France du ministre de l’Énergie, des Mines et de la Transition Énergétique, Mongi Marzouk, qui été effectué malgré la crise sanitaire, la fermeture des frontières et l’interdiction de voyager qui a été imposée à tous les Tunisiens.
Le ministre s’est déjà expliqué sur cette affaire, évoquant un déplacement familial pour l’Aïd Al Fitr, au même titre que la porte-parole du gouvernement. Mais aucun des deux n’a, pour l’instant, pu convaincre les citoyens.
La réaction du chargé de communication du ministère de l’Énergie, pour sa part, est plutôt étonnante : « le ministre a pu voyager pour visiter sa famille et il a été honnête sur ce point. Nous aurions pu lui inventer une mission. Cela aurait été facile », a déclaré Kamel Cherni – le chargé de communication -, sur les ondes de Shems FM ce lundi 1er juin 2020. Il a assuré que Mongi Marzouk n’avait aucunement outrepassé ses prérogatives. Il a, d’ailleurs, demandé la permission du Chef du gouvernement pour se déplacer.
On ne peut douter de l’honnêteté du ministre et il ne s’agit nullement de remettre en question son engagement et ses compétences qui sont indiscutablement reconnus. Cependant, aucune des explications officielles n’a été convaincante jusqu’à présent : ni celle du ministre, ni celle de la porte-parole du gouvernement, encore moins celle du chargé de communication. Aucune partie n’est revenue sur le bien-fondé de ce déplacement, sachant que les frontières sont fermées. Le ministre s’est rendu à Paris pour passer l’Aïd Al Fitr avec les siens. C’est compréhensible et humain. Mais il est interdit de se déplacer et de voyager dans notre contexte actuel et le ministre est un citoyen comme un autre. C’est ce point qui a provoqué la colère de ces derniers, ce qui est compréhensible. De plus, il faut rappeler que seuls les vols de rapatriement sont autorisés depuis le 18 mars 2020. Oui, il faut éviter les faux problèmes, mais il faut, aussi, donner l’exemple et c’est l’une des missions d’un haut responsable de l’État. De nombreux Tunisiens ont été privés de rendre visite à leurs familles à l’occasion de l’Aïd Al Fitr, sachant qu’ils habitent à deux pâtés de maisons. Le ministre n’est pas différent. C’est une question de principe.
F. K