Par les temps qui courent, et crise économique oblige, retourner sa veste coûte moins cher que d’aller au solde. Que n’a-t-on pas entendu comme promesses et que n’a-t-on pas promis à ces pauvres électeurs qui ont bien cru pouvoir enfin sortir la tête de l’eau ? Des millions dont une majorité de femmes ont cru au miracle BAJBOUJ, à la reprise économique, à la réalisation des réformes si urgentes pour sortir le pays de son marasme qui n’avait que trop duré, de la sécurisation du pays, de l’éradication de la contrebande, du nettoyage de nos villes, de la parité hommes/femmes dans la nouvelle gouvernance, du retour de la culture citoyenne…
Et bien nous voilà à la case départ comme aux plus sombres moments où des margoulins étaient aux commandes de l’Etat. Le parti sauveur s’est avéré habité par des pantins qui font de la violence verbale le quotidien du Tunisien. Il est un constat triste et amer, c’est que nous ne pouvons plus débattre en Tunisie, et en temps de menaces terroristes encore moins. Les déclarations et les décisions sont totalement inadaptées à l’urgence du moment : la corruption qui a gangréné le cœur du système, quand va-t-on s’en occuper ? Les réformes tant urgentes et indispensables pour les secteurs créateurs d’emplois comme le tourisme et l’agriculture, quand va-t-on les engager ? L’impression du moment est qu’on veut éviter les sujets qui fâchent, et surtout ceux qui s’attaqueraient sérieusement aux problèmes du jour. Avec ou sans ENNAHDHA, le peuple s’en fout et en a marre du laxisme et du surplace, mais occupez vous donc de ce peuple qui se demande avec angoisse à quelle sauce il va être croqué, et s’il a encore le droit d’exister dans ce pays ? Les pantins de la politique ont réussi à créer une défiance envers l’Etat, les institutions et les agents publics. Nous manquons drastiquement de leadership moral et politique pour un projet à la hauteur des défis de notre temps. Ces novices de la politique qui ne réalisent pas que nous ne sommes plus dans l’émotion mais bel et bien en plein dans le mil de la politique. Il y a comme une impression, qu’entre la montée du chômage, les menaces du terrorisme et le moral bas des citoyens, nos élites pour la plupart consacrent plus de temps à leurs plans de carrières qu’à la chose publique. Que faire quand les élites sont médiocres ? Ceci devient plus frustrant quand ces mêmes élites ne favorisent pas assez, quand ce n’est pas du tout, l’engagement citoyen de la jeunesse dans la vie de la cité. Les médias eux cherchent à s’adresser à des inconscients qui se gavent de mots et d’images et à aucun moment n’ont cherché à favoriser le dialogue et animer le débat. Le vrai débat est pourtant simple, s’attaquer à cette économie souterraine florissante et qu’on feigne d’ignorer, à ces silencieux qui bossent au black et qui ne ratent pas une occasion pour semer plus de pagaille, le vrai débat est de stopper par tous les moyens ces chiens de faïence qui se lâchent, qui lynchent, évidemment toujours au nom de la démocratie !
La charge bien qu’apparemment ardue et complexe, avec un peu de patriotisme et de transparence et en impliquant la société civile, pourrait être surmontée, occupez vous donc de ce peuple et offrez lui vite de quoi rêver et vous aurez tout le temps de vous chamailler ensuite hors caméras ! Sans cela parions que vous les premiers et le peuple avec, vivrez des jours sombres ! Le Tunisien sincère est dans l’expectative d’une république protégée de ses divisions communautaires, et de ses conflits d’intérêt !