Dans son intervention dans Midi Show ce jeudi 24 mai 2018, la députée de Nidaa Tounes, Wafa Makhlouf, s’est penchée sur le rôle politique de l’Union Générale tunisienne du travail (UGTT) et sur le directeur exécutif auto-proclamé de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi.
Elle remet en question , tout d’abord, le pouvoir de l’organisation nationale en matière de nomination et de destitution des gouvernements et des ministres. « Ici, on est en droit de s’interroger sur le rôle incarné par l’UGTT avec ses décisions unilatérales », a-t-elle déclaré.
L’heure n’est pas au remaniement ministériel d’après Wafa Makhlouf, ce qui ne rend pas le gouvernement actuel au-dessus de la critique. « Nous n’avons aucun problème avec les organisations nationales et nous ne nions pas le rôle qu’elles ont incarné dans l’Histoire du pays », a-t-elle encore ajouté.
Hafedh Caïd Essebsi contesté à la tête de Nidaa Tounes
Concernant le fils du président de la République, Wafa Makhlouf s’est montrée critique vis-à-vis des statuts que ce dernier a récemment publiés sur Facebook. « Ce qu’il écrit n’est pas forcément vrai, d’autant plus qu’il parle d’un gouvernement auquel son parti a pris part. C’est une nouvelle tendance en Tunisie : on ne sait plus qui soutient ou qui s’oppose [au gouvernement] », a-t-elle expliqué.
D’autre part, elle s’est interrogée sur la cible des critiques de Hafedh Caïd Essebsi. « Blâme-t-il le gouvernement qu’il a choisi ou se blâme-t-il lui-même en tant que directeur exécutif ? », s’est-elle demandée, et d’enchaîner : « j’espère que Hafedh Caïd Essebsi sera temporaire à Nidaa Tounes ».
Wafa Makhlouf ne s’est pas arrêtée là : elle s’est demandée si le fils du président de la République s’est livré à une auto-critique suite aux démissions observées au sein du bloc parlementaire du parti. « Ils [dirigeants de Nidaa Tounes] considéraient que Youssef Chahed représentait le parti lorsqu’il s’est investi durant la campagne électorale pour les municipales. Désormais les élections achevées, ils considèrent que le Chef du gouvernement ne les représente plus ! », a-t-elle conclu.