Sihem Ben Sedrine fait beaucoup parler d’elle ces derniers jours, notamment depuis la séance d’audition publique sur les blessés par les balles chevrotine à Siliana et son entêtement vis-à-vis de la Justice tunisienne. Dans une déclaration, ce mardi 28 novembre 2017 à Réalités Online, Walid Jalled, député indépendant au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), n’a pas mâché ses mots pour évoquer Sihem Ben Sedrine et l’Instance Vérité et Dignité (IVD) : « Elle [l’IVD] fait tout, sauf dévoiler la vérité et garantir la dignité ! », lance-t-il.
Le député va jusqu’à dire que l’instance cherche à tout prix à blanchir Ennahdha.
Walid Jalled considère que l’IVD prouve, jour après jour, qu’elle est partisane et qu’elle constitue « l’un des bras de la Troïka ». D’autre part, le député nous a affirmé que la majorité des blocs parlementaires, hors Ennahdha, sont d’accord pour ne pas renouveler le mandat de l’IVD qui va s’achever, rappelons-le en mai 2018.
Les raisons d’un entêtement
Par ailleurs et sur un autre plan, Sihem Ben Sedrine qui a démenti avoir été convoquée par le pole judiciaire et finnancier à Tunis, ne s’est pas départie de son attitude lorsqu’il s’agit de défier la Justice. On se rappelle le nombre de décisions du Tribunal Administratif la sommant de faire revenir les membres dissidents de l’Instance qu’elle avait renvoyés qu’elle a complètement ignoré et refusé de les appliquer.
Lundi 27 novembre,, dans une déclaration à l’agence TAP, Sihem Ben Sedrine a affirmé que le statut de l’IVD lui garantit l’immunité, conformément à l’article 34 de la loi sur la justice transitionnelle adoptée par l’ANC et qui stipule : “Aucun membre de l’IVD, y compris son président, ne peut être poursuivi pour tout délit commis lors de l’exercice de leur mission qu’après la levée de l’immunité au deux tiers des voix de l’instance. Mais en cas de délit avéré, le membre concerné peut être arrêté“. Reste à savoir de quel type de délit parle-t-on.
La même loi, dans son article 69 stipule que les « les membres de l’instance, leurs agents, ou toute personne ayant été chargée d’accomplir sa mission par l’instance ne peuvent assumer la responsabilité sur tout contenu des rapports, des analyses, points de vue ou recommandations exprimées conformément aux dispositions de cette loi ».
La présidente de l’IVD , Sihem Ben Sedrine, aurait été convoquée par le juge d’instruction du pole judiciaire pour être entendue sur les enregistrements vidéo de Imed Trabelsi en prison et “la dissimulation de données dangereuses sur des crimes de corruption et pillage dont celui-ci avait fait état“.
Affaire à suivre.