L’ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur, Walid Louguini, a exprimé son désaccord avec la manière avec laquelle l’ancien ministre de l’Intérieur, Lotfi Braham, a été limogé. « Inappropriée », a-t-il déclaré dans Midi Show ce vendredi 8 juin 2018, soulignant que l’ancien ministre est un homme d’Etat qui a beaucoup donné et qui a participé à la consolidation du ministère de l’Intérieur.
Ce qui se passe actuellement, selon Louguini, rappelle les tiraillements politiques qui ont marqué le ministère de l’Intérieur en 2013. Chose qui a pris fin, rappelle-t-il encore, après 2014. « Le ministère de l’Intérieur ne supporte plus les tiraillements politiques;. Aucun tunisien ne souhaiterait voir l’institution sécuritaire revenir à l’état dans lequel elle se trouvait avant 2014 », a-t-il dit.
Le limogeage de Lotfi Braham, poursuit l’ancien porte-parole, était prévisible, mais il aurait pu avoir lieu dans le cadre d’un remaniement ministériel. Son éviction était-elle due à la catastrophe de Kerkennah ? La réponse de Walid Louguini était claire : la migration clandestine ne constitue pas un dossier sécuritaire, mais socio-économique par excellence.
Or, il considère que la loi de 2004 doit être renforcée, dans le sens où les sanctions contre les passeurs doivent être alourdies. L’autre lacune porte, selon Louguini, sur le vide sécuritaire sur l’île de Kerkennah. « Il a été mis en application sur une décision politique en vue de calmer la situation. Quelles sont les instructions que Lotfi Braham a reçues et qu’il n’a pas appliquées ? », a-t-il noté.
D’autre part, Walid Louguini affirme qu’il aurait aimé que Lotfi Braham ne soit pas nommé à la tête du ministère de l’Intérieur. « Un sécuritaire ne peut pas faire de la politique. Il a amplement rempli son devoir à la Garde Nationale », a-t-il encore déclaré, ajoutant que les dernières réussites du ministère de l’Intérieur sont dues à l’éloignement du département de la politique. « Les raisons du limogeage de Lotfi Braham, relatives au naufrage de Kerkennah, ne sont pas convaincantes », a-t-il dit.
Walid Louguini, ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur.
