Le savoir faire tunisien s’est plus d’une fois distingué dans plusieurs secteurs. Si notre pays est reconnu pour son potentiel touristique et culturel, il possède néanmoins des facettes – de belles facettes – dont on n’entend pas forcément parler. La Tunisie a de quoi être fière du côté de son industrie, aussi minime l’activité soit-elle. En témoigne Wallyscar : premier fabriquant automobile 100% tunisien. Dans une déclaration à Réalités Online, son fondateur, Omar Guiga, est revenu sur les points forts d’un bébé industriel qu’il a vu grandir depuis sa naissance en 2006.
Un pionniers tunisien dans le monde arabe et en Afrique
Il s’agit du premier fabriquant automobile dans le monde arabe et en Afrique. « Nous avons été les premiers à concevoir nos modèles pour, par la suite, les construire. De plus, ils sont homologués aux normes françaises. Plus encore : nous avons été reconnus par la SAE International, organisme basé à Chicago qui répertorie tous les constructeurs automobiles dans le monde », a-t-il expliqué.
Wallyscar emploie, poursuit Omar Guiga, des ingénieurs tunisiens. La conception des véhicules est 100% tunisienne, au même titre que les fonds qui ont permis de financer le projet.
Les voitures fabriquées sont aussi tunisiennes, selon le fondateur de Wallyscar. Néanmoins, il considère qu’il est inconcevable, dans une économie mondialisée, d’affirmer qu’un produit est entièrement tunisien ou allemand. « Les fournisseurs des pièces sont répartis dans le monde entier. Pour notre part, notre taux d’intégration est de 55% : le châssis, la carrosserie, le câblage ou encore les sièges sont fabriqués en Tunisie. Seules la mécanique et la motorisation proviennent du français Peugeot-Citroën, ce qui est, somme toute normal. En effet, la fabrication de ses composantes est extrêmement coûteuse : des millions d’euros. Pour assurer un retour sur investissement, il faut être capable de produire en masse, de l’ordre de millions d’unités », a-t-il encore expliqué.
Une entreprise tunisienne qui exporte vers l’Europe
Le tout premier modèle de Wallyscar a été la Izis : un véhicule présenté pour la première fois en 2008, à l’occasion du salon international de l’automobile de Paris. Et les retombées n’ont pas tardé : l’entreprise tunisienne a enregistré ses premières commandes à l’échelle européenne. « Nous étions une société totalement exportatrice, ce qui explique que nous sommes peu connus par nos concitoyens. Ce n’est qu’après 2011 que nous avons commencé à vendre en Tunisie, et à cette occasion, nous avons lancé notre second modèle : l’Iris. 50% de notre production est vendue en Tunisie. L’autre moitié est destinée à l’Europe », a souligné Omar Guiga.
Le fondateur de Wallyscar a, par ailleurs, précisé que le constructeur a vendu, jusqu’à présent, 1200 véhicules tous modèles confondus. En moyenne, l’usine produit entre 250 à 300 unités par an. Quant aux prix, il estime qu’ils sont publics : entre 34 000 TND et 45 000 TND.
« Une grande nation est une nation industriellement indépendante »
L’avenir, d’autre part, s’annonce plein de promesses pour Wallyscar selon Omar Guiga. De fait, le fabriquant tunisien compte lancer, dans les prochains mois, le premier Pick-Up entièrement tunisien : le Idis. Avec un taux d’intégration de 75%, il comprendra la mécanique Peugeot-Citroën. L’autre promesse d’avenir : une voiture 100% électrique. Wallyscar est en train de travailler sur le concept selon son fondateur. Un tel véhicule, qui sera baptisé e-Iris ,devrait être prêt d’ici la fin de 2019. Autre nouveauté annoncée : la construction d’une nouvelle citadine 4 portes.
L’objectif d’un tel projet, d’après Omar Guiga, est d’apporter une véritable valeur ajoutée à la Tunisie. Une valeur ajoutée qui ne saurait être garantie qu’à travers l’innovation. « Pour devenir une nation forte, il faut être industriellement indépendant », a-t-il soutenu. Tant que la Tunisie n’aura pas son propre constructeur automobile, elle restera toujours dépendante des constructeurs étrangers. « Toutes les grandes nations ont leurs constructeurs automobiles respectifs. Il est donc anormal que la Tunisie n’a pas le sien », a encore souligné le fondateur de Wallyscar.
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