Washington cible une experte de l’ONU après ses critiques contre Israël

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Les États-Unis ont décidé de sanctionner Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits humains dans les territoires palestiniens occupés. L’annonce a été faite le 10 juillet par le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui accuse la juriste italienne de mener une campagne ciblée contre Israël et les États-Unis, notamment en soutenant les démarches de la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de responsables politiques et économiques des deux pays.

Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Marco Rubio a dénoncé ce qu’il qualifie d’« efforts illégitimes et honteux » de la rapporteuse, l’accusant d’avoir tenté d’influencer la CPI pour engager des poursuites contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, ainsi que contre certaines entreprises américaines et leurs dirigeants.

Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine a également reproché à Francesca Albanese son « antisémitisme assumé », son soutien présumé à des organisations terroristes et sa participation à ce qu’il décrit comme des « activités malveillantes et partisanes ». Il l’accuse notamment d’avoir adressé des courriers à des entreprises américaines, contenant, selon lui, des accusations infondées.

Le contentieux entre Washington et la rapporteuse onusienne s’inscrit dans un contexte de critiques répétées de la part de Francesca Albanese contre les politiques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie. Dans ses différents rapports présentés à l’ONU, elle a qualifié les actions militaires israéliennes de « génocide », dénoncé un « système d’apartheid » à l’égard des Palestiniens et mis en cause des entreprises internationales qu’elle estime complices de l’occupation.

Elle a également vivement critiqué un projet annoncé par l’ex-président Donald Trump visant à instaurer un contrôle américain sur Gaza et à déplacer sa population vers des pays tiers, qualifiant ce plan d’« illégal, immoral et irresponsable ».

Albanese, juriste spécialisée en droit international, occupe son poste depuis 2022. Elle a vu son mandat renouvelé en avril dernier pour trois années supplémentaires. Dans le passé, elle a travaillé au sein du bureau juridique de l’UNRWA à Jérusalem, une agence humanitaire onusienne ciblée par les autorités israéliennes et mise sous pression par plusieurs gouvernements, dont celui des États-Unis.

Francesca Albanese n’a pas encore réagi officiellement aux sanctions. Dans une déclaration récente, elle a toutefois affirmé qu’elle continuerait à agir « avec conviction et au nom de la justice ».

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