Coup de tonnerre dans les relations commerciales entre la Tunisie et les États-Unis. Le président américain Donald Trump a annoncé ce lundi 7 juillet 2025 l’instauration de droits de douane de 25 % sur les produits importés de Tunisie, à compter du 1er août 2025. Une décision qui intervient dans le cadre d’une nouvelle politique commerciale protectionniste visant plusieurs pays dans le monde.
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large entamée depuis avril dernier, au cours de laquelle l’administration Trump a imposé des taxes allant de 10 à 40 % sur les importations en provenance de nombreux pays, invoquant la nécessité de protéger l’industrie américaine et de rééquilibrer la balance commerciale.
Une liste qui s’allonge… et qui inquiète
Parmi les pays arabes déjà concernés par ces hausses tarifaires figurent :
- Arabie saoudite : 10 %
- Émirats arabes unis : 10 %
- Égypte : 10 %
- Maroc : 10 %
- Jordanie : 20 %
- Tunisie : 25 % (nouvellement ajoutée)
Mais la Tunisie ne figure pas seule dans cette nouvelle vague. Les États-Unis ont également annoncé :
- 25 % sur la Malaisie et le Kazakhstan
- 30 % sur l’Afrique du Sud, la Bosnie-Herzégovine
- 35 % sur la Serbie et le Bangladesh
- 36 % sur le Cambodge et la Thaïlande
- 40 % sur le Laos et le Myanmar
Un coup dur pour l’export tunisien
La décision pourrait avoir des conséquences notables sur les exportateurs tunisiens, notamment dans les secteurs du textile, de l’agroalimentaire ou des composants électroniques, qui comptent sur le marché américain pour écouler une partie de leur production. En 2024, les exportations tunisiennes vers les États-Unis avaient atteint environ 2,016 milliards de dinars, avec un excédent commercial d’environ 216 millions de dinars entre les deux pays. Du côté tunisien, le ministère du Commerce n’a pas encore officiellement réagi. Toutefois, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à des négociations bilatérales ou à une saisine des instances internationales, notamment l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour contester cette décision jugée « unilatérale et discriminatoire ».
Alors que les tensions commerciales ne cessent de croître, cette nouvelle donne soulève de grandes incertitudes pour les entreprises tunisiennes et pose la question plus large de la place des pays en développement dans l’économie mondiale, souvent pris en étau entre les intérêts géopolitiques des grandes puissances.