Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, va plaider coupable et sera condamné à une peine déjà purgée, selon un accord avec le ministère américain de la Justice. Cette décision marque la fin d’une longue saga judiciaire qui s’est étendue sur plusieurs continents.
Assange comparaîtra devant le tribunal fédéral des îles Mariannes, où il plaidera coupable de complot pour obtenir et diffuser illégalement des informations classifiées. L’accord stipule qu’il n’encourra pas de peine supplémentaire, les procureurs ayant convenu que sa peine corresponde aux cinq années déjà passées en détention provisoire en Grande-Bretagne.
Le mois dernier, Assange a obtenu le droit de faire appel d’un ordre d’extradition, ses avocats ayant argué que les garanties de liberté d’expression pour les citoyens américains ne lui étaient pas assurées. Parmi les fichiers publiés par WikiLeaks figure une vidéo controversée d’une attaque américaine en Irak en 2007 qui a fait 11 morts, dont deux journalistes de l’agence Reuters.
En 2019, le ministère de la Justice avait accusé Assange d’avoir aidé Chelsea Manning, analyste de l’armée américaine, à voler des informations diplomatiques et militaires publiées en 2010. Les procureurs affirmaient que ces publications compromettaient la sécurité nationale.
Cet accord survient après que le président Joe Biden a envisagé une demande de l’Australie pour l’abandon des poursuites. Assange, Australien de 52 ans, doit comparaître mercredi devant le tribunal des îles Mariannes, selon des documents judiciaires.
WikiLeaks a annoncé qu’Assange avait quitté la prison britannique et embarqué pour les îles Mariannes, où il sera officiellement libéré. Sa femme, Stella Assange, a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont soutenu sa libération.
Le gouvernement australien a salué la fin de cette affaire, estimant que sa détention prolongée n’était plus justifiée. Cette résolution met un terme à une saga de 14 ans, alors que la justice britannique devait examiner un recours contre son extradition vers les États-Unis.
Julian Assange, initialement arrêté en 2019 après sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, faisait face à 18 chefs d’accusation et risquait jusqu’à 175 ans de prison en vertu de la loi sur l’espionnage. Chelsea Manning, impliquée dans la fuite des documents, avait été condamnée à 35 ans de prison, avant de voir sa peine commuée par le président Obama.