C’est en grandes pompes que l’inauguration de la première édition de l’exposition Wing (Women International Gate) a eu lieu au siège de l’Union Tunisienne d’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) mardi 11 décembre 2018. Lancée par la Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises (CNFCE) relevant de l’UTICA, l’initiative vise à mettre en valeur le patrimoine et les produits du terroir tunisien, fabriqués grâce au savoir-faire de la femme tunisienne.
En cette première journée de l’événement, il était question d’inviter des diplomates et des représentants d’organisations internationales afin de faire la promotion des produits exposés et du savoir-faire tunisien. L’objectif semble avoir été atteint, étant donné des diplomates chinois, turcs, argentins, français et canadiens ont pris part à cette inauguration. C’est d’ailleurs ce que la présidente de la CNFCE, Leila Belkhiria Jaber, a expliqué à Réalités Online en marge de l’inauguration officielle. « Wing constitue une salle d’embarquement vers l’excellence du savoir-faire tunisien, en vue d’atteindre les marchés internationaux, d’où la présence des diplomates et des représentants d’organisations internationales », a-t-elle déclaré.
La CNFCE, dans ce contexte, a mis en place une stratégie pour soutenir le secteur. D’après la présidente, il s’agit essentiellement de créer une synergie au niveau des régions afin d’en faire une force économique. « Nous encadrons les productrices par le biais de programmes de formation et de supports techniques afin de leur permettre de hisser leurs produits au niveau des normes internationales. Nous faisons également du réseautage au profit des productrices. Notre champ d’intervention porte spécifiquement sur la valorisation des produits, mais aussi sur la recherche de financement. D’un autre côté, à travers notre stratégie 2017-2022, nous voulons faire du digital un outil d’accès au marché national », a encore déclaré Leila Belkhiria Jaber.
Également présente lors de l’inauguration de l’exposition Wing, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Naziha Laabidi, a salué l’initiative de la CNFCE qui montre, selon elle, que les produits du terroir sont créatifs et modernes. L’entrepreneuriat féminin est au cœur du secteur. Dans ce cadre, la ministre a rappelé que l’État a mis en place une ligne de crédit sans intérêt dédiée aux femmes diplômées. « Pour l’heure, 3000 projets ont été financés. D’ici 2020, nous espérons en financer 8000. A titre d’exemple, 230 projets lancés par des femmes ont été financés à Tataouine. Quant au secteur des produits du terroir, je suis optimiste : il s’exporte bien », a-t-elle déclaré à Réalités Online.
Côté exposant, c’est l’enthousiasme qui règne. Une bonne cinquantaines ont pris leurs quartiers dans la grande salle d’exposition de l’UTICA. C’est le cas de Hanen Machta, propriétaire d’une épicerie fine à La Marsa. « Nous fabriquons de la confiture diététique destinée aux personnes diabétiques et à celles qui suivent un régime spécifique. Nous produisons aussi des Granola, qui sont des céréales confectionnées à l’avoine, aux fruits secs, au chocolat noir et au miel », nous a-t-elle expliqué, ajoutant que le produit est proposé en saveur sucrée, pour le petit-déjeuner, et salée, à mélanger avec les salades.
D’un autre côté, l’exposante a affirmé que plusieurs professionnels du secteur ont besoin d’un coup de pouce de la part de l’État. « Contrairement aux producteurs de la campagne, ceux des villes ne sont pas suffisamment accompagnés, alors qu’ils bouillonnent d’idées et de projets. Il nous arrive de ne pas avoir les moyens financiers de participer à des expositions », a encore confié Hanen Machta.
De son côté, Maroua Kanzari, directrice d’une marque d’huile d’olive biologique, nous a exposé les variétés des produits exposés. « Les prix sont un peu plus cher que ceux de l’huile conventionnelles », a-t-elle déclaré. Ces produits, soulignons-le, ne sont pas disponibles dans les grandes surfaces. Ces dernières les jugent trop cher, selon un autre responsable de la même société.
