Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’est adressé dans la soirée du jeudi 21 décembre 2017, pour la première fois aux tunisiens via un live Facebook. « Nous voulons améliorer la communication sur l’action gouvernementale », a-t-il assuré. En réalité, Youssef Chahed a surtout voulu faire une démonstration de force et rappeler qu’il y a toujours un pilote dans l’avion gouvernemental, compte tenu des derniers rebondissements qui ont récemment secoué la scène politique tunisienne : départ refusé des ministres d’Afek Tounes, l’instabilité sociale, ou encore le doute sur la guerre contre la corruption.
« Certains politiques s’intéressent à tout, sauf à l’intérêt des tunisiens ! »
D’ailleurs, ce sont des sujets qui ont été largement mentionnés par le Chef du gouvernement. Et ce ne sont pas les piques qui ont manqué, notamment à l’adresse des partis politiques et des organisations nationales. « Les législatives partielles d’Allemagne sont la preuve que les citoyens ne s’intéressent plus à la chose publique. C’est compréhensible, compte tenu des clashs entre certains représentants de la classe politique. Des représentants qui s’occupent de tout, sauf de ce qui intéresse réellement le citoyen », a lancé Youssef Chahed, qui considère que ce désamour entre la politique et le citoyen constitue « le plus grand danger pour la démocratie tunisienne naissante ». « La classe politique doit répondre aux attentes des citoyens, et non pas se chamailler pour les sièges. La démocratie impose la différence et la concurrence, mais qu’elles soient basées sur l’intérêt du citoyen. Il faut se tenir à l’écart du populisme et se baser sur les idées et les programmes. Le gouvernement, pour sa part, a présenté son programme à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) « , a-t-il encore expliqué.
« Je ne lâcherai aucun ministre qui fait du bon travail »
Sur le plan économique, le Chef du gouvernement a farouchement défendu la loi de finances 2018, adoptée le 10 décembre 2017 en plénière à l’ARP. « Nous y avons présenté des solutions loin du populisme, en fonction des capacités de l’État. Dans tous les pays dont l’économie a redécollé, des sacrifices ont été faits par les peuples. Les dettes de la Tunisie connaîtront une baisse de 12% au cours de l’année 2018. L’un des plus grands défis de la loi de Finance 2018 est la réduction des dépenses et la maîtrise du déficit budgétaire. Si nous réussissons en 2018, la conception des projets de loi de finances 2019 et 2020 sera plus simple », a déclaré Youssef Chahed, qui a assuré que les investisseurs ont à nouveau accordé leur confiance à la Tunisie. « Les derniers rapports internationaux démontrent que la Tunisie possède le meilleur climat d’affaires en Afrique. Notre pays se place 40ème à l’échelle mondiale », s’est-il félicité.
La reprise économique, poursuit-il, incombe à tout le monde et requiert une atmosphère politique saine. « Les partis politiques doivent le savoir, au même titre que les organisations nationales », a-t-il dit, pour enchaîner avec les départs refusés des ministres d’Afek Tounes du gouvernement. « En tant que garant de la stabilité politique, j’ai refusé leurs démissions. Je ne lâcherai aucun ministre qui fait du bon travail. Il s’agit des ministres de la République, et non ceux des partis », a-t-il encore déclaré, non sans fermeté, histoire de rappeler qu’il est le Chef.
« Soit l’État, soit la corruption »
L’autre volet abordé par Youssef Chahed est celui de la guerre contre la corruption, sujette à toutes les remises en question. « Il existe des manquements que nous dépasserons. La place des corrompus est en prison. Les tunisiens savent qui lutte réellement contre la corruption et qui prétend le faire alors qu’il cherche à défendre les corrompus », a-t-il souligné, reprenant son fameux slogan : « soit l’État, soit la corruption, et nous avons choisi l’État ».
Youssef Chahed a conclu son speech avec une note positive, assurant que les prochains mois s’annoncent meilleurs pour le pays. « Je veux rassurer les tunisiens que nous ne reculerons devant rien. Les réformes sont en marche, les finances publiques s’améliorent et la croissance va augmenter en 2018. Nous sommes sur la bonne voie », a-t-il conclu.
Rendez-vous dans un mois sur la même toile pour un nouveau message que le chef du gouvernement a voulu et décidé mensuel.
[fb_embed_post href= »https://www.facebook.com/Presidencedugouvernementtunisien/videos/2040476035967873/ » width= »550″/]