Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, s’est adressé ce lundi 12 novembre 2018 aux députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple en vue d’obtenir leur confiance pour les nouveaux membres du gouvernement. Chahed n’est pas allé par 4 chemins. Pour lui, la crise est politique par excellence et non gouvernementale. D’ailleurs, c’est cette crise qui a entravé l’action gouvernementale selon lui.
Le Chef du gouvernement considère qu’il est nécessaire d’évaluer objectivement le pouvoir, et ce afin de pouvoir mettre en place les réformes nécessaires. « Le contexte économique durant lequel nous avons pris nos fonctions était difficile, surtout en termes de finances publiques. Nous avons fourni de gros efforts pour sauver le pays », s’est-il félicité.
Ainsi, il estime que son équipe a réalisé des résultats « assez bons », mais qui pouvaient être améliorés. Néanmoins, elle n’a pas pu profiter du soutien politique requis. « Les conflits politiques et les attaques n’ont fait que ralentir l’action gouvernementale. Et tous ces éléments proviennent, en fait, des parties qui se considèrent au pouvoir. Le remaniement présent permettra d’éclaircir la situation », a-t-il expliqué.
D’un autre côté, Youssef Chahed a assuré que le remaniement a été effectué dans le cadre de la Constitution et que celle-ci a été respectée. « Je n’ai jamais voulu offenser le président de la République », a-t-il encore assuré, saluant, par la même occasion, le discours prononcé par le président de la République.
Il est revenu, lors de son discours, sur la crise économique, notamment marquée par la crise des caisses sociales, de la Pharmacie Centrale de Tunisie, et des finances publiques. « Nous avons promis de faire basculer les indicateurs économiques dans le vert à l’horizon 2020. L’accent sera, de ce fait, mis sur le re-décollage de l’économie, la croissance, l’assainissement des finances publiques, la réduction de la dette publique et du déficit budgétaire », a-t-il souligné.
De ce fait, le plan d’action du gouvernement portera sur trois axes principaux : l’économie, le social et la politique. D’un point de vue économique, il a assuré que l’accent sera mis sur le soutien à la croissance et à l’investissement, au même titre que l’employabilité. Socialement, le Chef du gouvernement a assuré que l’objectif sera de lutter contre l’inflation et de maîtriser les prix. Pas seulement : l’Exécutif, poursuit-il, se consacrera à la lutte contre le commerce parallèle et contre les monopoles, mais également sur l’amélioration des services accordés aux citoyens (santé et administration).
« A quelques mois des prochaines échéances électorales, j’appelle toutes les parties politiques à l’unité afin d’en assurer le bon déroulement. De ce fait, il est nécessaire d’élire un président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections. De son côté, le gouvernement va déployer les efforts nécessaires pour ce faire. Nous appelons aussi à la mise en place de la Cour Constitutionnelle », a-t-il encore déclaré.
Le Chef du gouvernement a, à la fin, insisté sur l’importance de la poursuite du dialogue avec les partenaires sociaux. « Nous espérons pouvoir conclure un accord au sujet de la Fonction Publique. Nous avons, par ailleurs, réalisés plusieurs avancées, notamment en matière de droits et de libertés. Nous devons être unis pour l’intérêt de la Tunisie », a-t-il encore souligné.