Dans son intervention dans Houna Shems ce mardi 17 juillet 2018, le chargé des affaires politiques de Nidaa Tounes , Borhène Bsaies, n’a pas mâché ses mots pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement d’union nationale et son chef, Youssef Chahed.
Mais avant de lancer son offensive, il a tout d’abord réagi aux critiques formulées au sujet de l’interview controversée du président de la République. « Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles. S’il y avait le moindre doute au sujet de l’interview, la présidence de la république l’aurait exprimé. Elle n’a pas besoin de quelqu’un pour s’exprimer à sa place », a-t-il lancé, en réaction aux déclarations du député du bloc Al-Horaa, Sahbi Ben Fredj.
Le chargé des affaires politiques considère que ceux qui parlent aujourd’hui sont ceux qui veulent défendre Youssef Chahed et son gouvernement. « On affirme que le maintien du gouvernement contribuera à la stabilité du pays, mais on continue à s’accrocher à de petits détails insignifiants. La HAICA, pour sa part, doit plutôt se mêler de ses propres affaires. Elle vient donc de se rendre compte que Nessma est hors la loi ? Pourquoi n’a-t-elle rien fait pour d’autres chaînes », a-t-il encore dit.
Une seule solution : le départ de Youssef Chahed
Il s’agit, poursuit Borhène Bsaies, de groupes bien organisés qui, pourtant, doivent leur existence à Béji Caïd Essebsi. Ces personnes pensent que pour attaquer le président de la République, il faut défendre le Chef du gouvernement. Or, ce dernier a été désigné. De ce fait, son départ n’a aucun rapport avec la légitimité démocratique.
La solution est simple selon le chargé des affaires politiques : la démission de Youssef Chahed. « Il a le droit de refuser. Mais s’il a autant confiance en lui, qu’il s’adresse à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Il n’est qu’un adhérent à Nidaa Tounes, qui devait gouverner non au nom de Nidaa Tounes mais plutôt au nom de l’union nationale », a expliqué Bsaies, qui appelle a prendre de la hauteur et à se pencher sur les véritables problèmes du pays et du citoyen tunisien.
« Youssef Chahed quittera nécessairement le pouvoir »
D’autre part, le chargé des affaires politiques a affirmé qu’Ennahdha sait qu’elle constitue désormais le seul soutien du Chef du gouvernement, mais ce n’est pas forcément pour l’intérêt du pays. Il existe des calculs politiques derrière cette position selon Borhène Bsaies.
Il a, par la suite, rappelé que le gouvernement Chahed est celui qui a bénéficié du plus large soutien politique depuis 2011. Pourtant, selon lui, rien n’a été fait. « Il a eu assez de temps pour travailler sur les réformes. Aujourd’hui, il s’est enfin décidé de s’y pencher mais au mauvais moment car le pays est ruiné désormais. Citez-moi une seule réalisation de ce gouvernement ! », a-t-il encore lancé.
Youssef Chahed quittera nécessairement le pouvoir selon Borhène Bsaës, puisque c’est « un raté qui n’a pas entamé les réformes ». Le Chef du gouvernement profite aujourd’hui du soutien des institutions internationales qui veulent des réformes. Or, le gouvernement n’est pas assez compétent pour négocier avec ces institutions. « Le pays sera exposé à la vente ! », a-t-il dit.
L’Exécutif, poursuit le chargé des affaires politiques, manque de compétences. Un remaniement s’impose, de ce fait, afin de lui redonner un nouveau souffle et de rétablir l’union nationale.
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