Le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a déclaré ce jeudi 25 juillet « qu’il est impossible de parler d’un climat électoral sain tant que les poursuites judiciaires contre les journalistes persistent », appelant à cet effet à la libération des journalistes et des professionnels des médias emprisonnés, rapporte l’agence TAP.
S’exprimant lors d’une conférence de presse organisée par le syndicat en partenariat avec la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) et la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), il a ajouté que l’emprisonnement des journalistes pour leurs opinions et idées en vertu du décret 54 représente une dérive dangereuse contraire à la constitution et aux engagements internationaux de la Tunisie en matière de liberté d’expression.
« La place naturelle des journalistes est le terrain, loin des procès injustes et politisés qui visent à faire taire la voix libre ». Il a expliqué que « les décisions d’emprisonnement de plusieurs journalistes ont été prises suite à des déclarations ou des positions non conformes au contexte politique actuel ».
Il a estimé que le climat actuel, qu’il a qualifié d' »hostile à la liberté de la presse », placera la Tunisie dans les dernières positions des classements sur la liberté de la presse. Il a considéré que le décret 54 est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de tous les journalistes et de tous ceux qui croient en la parole libre et critique, soulignant que ce décret est anticonstitutionnel et ne respecte pas les normes internationales en matière de liberté d’expression.
Pour sa part, le président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, Bassem Trifi, a appelé à la libération immédiate des prisonniers politiques, estimant que « la célébration du 25 juillet (fête de la République) est une occasion d’émettre une grâce générale afin de garantir des élections libres et équitables ».
Il a expliqué qu’il est impossible de se sentir en sécurité dans un climat où les garanties juridiques nécessaires sont absentes, estimant que les fondements de la justice reposent sur le respect des droits de l’homme et de l’intégrité physique, ainsi que sur le droit à la liberté d’expression.