21
Le secrétaire général et candidat d’Ennahdha aux élections législatives pour la circonscription de Sousse, Zied Laâdhari a annoncé mardi sur les ondes de la station Knooz FM que son parti « entend installer une coalition gouvernementale sur la base d’un contrat clair et transparent, tout en s’appuyant sur des compétences courageuses et propres« .
« Ennahdha se trouve en tête aux élections législatives à Sousse, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) va d’ailleurs le confirmer dans les prochaines heures, a-t-il observé. Cela confirme s’il en est besoin qu’elle reste crédible auprès des électeurs de Sousse et plus généralement de la Tunisie. Nous sommes forcément satisfaits de notre campagne électorale. Seulement, nous prenons ce succès avec humilité, car nous demeurons conscients de tout ce que les gens endurent comme souffrances. On a pu s’en rendre compte à leur contact, en discutant avec eux. Nous avons compris combien la situation reste difficile même si le potentiel dont dispose la Tunisie est énorme. Bref, les gens nous disent: Occupez-vous de nous au lieu de plonger tête baissée dans vos querelles. Nous allons tenter de relever ensemble le défi. Ennahdha a obtenu ici 32 mille voix. Les gens de Sousse ont voté avec force pour nous. Les Tunisiens s’étant exprimés librement, on s’attend à beaucoup plus que ce qui a été annoncé par les instituts de sondage. Ennahdha s’attend à gagner entre 50 et 60 sièges au sein de l’ARP« .
« Non à un gouvernement de technocrates »
Evoquant les difficultés auxquelles son Mouvement doit faire face pour composer un gouvernement en tant que premier parti aux législatives 2019, Laâdhari a souligné qu’il faut « trouver dans les plus brefs délais une solution au phénomène de l’éparpillement des voix qui complique non seulement la constitution d’une équipe gouvernementale, mais également le processus de prise des décisions au niveau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Au sein de notre Mouvement, nous projetons de mettre sur pied une coalition gouvernementale sur la base d’un contrat clair et transparent, tout en s’appuyant sur des compétences courageuses et propres. En effet, il serait totalement insensé d’organiser des élections, puis de recourir à des technocrates. Toutefois, il n’est jamais bon de s’en tenir à une attitude d’opposition dès le premier jour. Un mois après l’ouverture des délais de contestations des résultats, la présentation du nouveau gouvernement doit intervenir vers le 15 novembre. On va donc parler également avec les indépendants. Pourtant, il faut admettre qu’une démocratie sans partis, cela n’a jamais existé« .
« Je reste à la disposition du pays »
Tout en reconnaissant qu’Ennahdha est consciente d’avoir perdu du terrain en nombre des voix lors des dernières élections législatives, son SG relève qu’il y a beaucoup de compétences dans le pays dotées d’une vision claire, en plus d’une société civile vive.
« Nous devons signer et publier un contrat devant tout le monde, a-t-il ajouté. L’opposition radicale, les Tunisiens n’en veulent pas. Il faut négocier avant de se confiner dans une attitude d’opposant« .
Interrogé s’il est disposé à composer le prochain gouvernement, Ziad Laâdhari a affirmé qu’il restait à la disposition du pays.
« Beaucoup de gens m’ont en parlé d’ailleurs, relève-t-il. Mais le sujet me parait encore prématuré. Il reste cinq semaines pour présenter notre candidat. J’ai l’expérience. Je reste à la disposition du pays si les instances d’Ennahdha me proposent. De nature, je ne suis pas pressé. Aujourd’hui, pour sortir de l’ornière, notre pays a le plus besoin d’une équipe, et non pas d’une personne. D’autant plus que les ambitions personnelles et les ego démesurés ont conduit la Tunisie à cette situation. Il faut donner de l’espoir aux Tunisiens. A Ennahdha, on veut apporter des assurances aux gens. Bref, on ne cherche pas le gouvernement pour le plaisir de gouverner ! ».
H.A.