Lors de son intervention dans le cadre de la séance plénière consacrée ce samedi 28 juillet 2018 au vote de confiance au nouveau ministre de l’intérieur, Zied Lakdher député du Front Populaire à l’ARP, est revenu sur le meurtre du martyr de la République, Mohamed Brahmi, indiquant que cinq ans sont passés depuis son assassinat, sans que la vérité ne soit dénudée au grand publique et sans que les responsables de son meurtre ne soient sanctionnés.
Il s’est par ailleurs demandé quant à l’objectif réel de cette séance de vote de confiance. « On se demande si on cherche la confiance au ministre de l’intérieur ou à l’ensemble du gouvernement. Il semble que Youssef Chahed, essaye à travers cette séance plénière de faire un test pour comprendre l’équilibre du pouvoir au sein de l’Assemblée. Il semble que votre ministre va réussir à décrocher la confiance du parlement, mais on vous rappelle que le faux dialogue de Carthage et le pacte de Carthage étaient à l’origine de votre arrivée au pouvoir. Vous comprenez parfaitement les tensions que connait aujourd’hui la scène politique et ce parlement. Vous connaissez par cœur la profondeur de la crise et la paralysie dont souffrent les mécanismes de l’Etat. On vous rappelle également que le président de la République vous a appelé à démissionner ou à passer devant le parlement conformément à l’article 98 de la constitution. Mais vous n’avez pas répondu à votre boss qui a été à l’origine de votre arrivée à la Kasbah pour succéder à Habib Essid, comme lui, il ne vous a pas répondu quand vous êtes sorti pour lui dire que son fils est responsable des maux dont souffre le pays. Vous souffrez tous de la même maladie qui est l’autisme. Vous n’entendez que vous même, et non pas les tunisiens et les partis de l’opposition. » a-t-il lancé.
Par ailleurs, Zied Lakdhar est revenu sur les indices économiques présentés par le chef du gouvernement lors de son allocution, indiquant que le déficit budgétaire en 2016 était estimé à 4,9% et est passé à 6,1% en 2017. « Aujourd’hui, ce mois-ci, il dépasserait les 8%. Le taux d’inflation ne dépassait pas en 2016 les 3,8%, aujourd’hui il est de l’ordre de 8%… En 2016, nous étions à 90 jours de réserves en devises, aujourd’hui on est uniquement à 71 jours. A votre arrivée à la Kasbah, l’euro équivalait 2,4 dt, aujourd’hui il est de 3,1 dt. » a-t-il lancé.
Zied Lakhdar a indiqué que la Tunisie fait aujourd’hui face à un conflit politique opposant plusieurs parties, obsédées par le pouvoir. « Comme c’est le cas pour le président de la République qui veut faire hériter le pouvoir à son fils, vous aussi, vous cherchez à exploiter les mécanismes de l’Etat pour arriver au pouvoir en exploitant à titre d’exemple les médias et en faisant d’eux des médias gouvernementaux. Vous représentez aujourd’hui une réelle menace pour les libertés » a-t-il ajouté.
Le dirigeant du Front Populaire, s’est par ailleurs demandé quant aux réelles raisons qui se cachent derrière la levée de l’interdiction de voyager à l’encontre du président de l’union patriotique libre, décidée à quelques heures de la séance de vote de confiance.