Dans une déclaration accordée à Réalités Online ce mardi 27 mars 2018, Zouhaier Makhlouf, ex-membre de l’Instance Vérité et Dignité, évincé par la présidente de l’Instance Sihem Ben Sedrine, est revenu sur le vote qui a eu lieu dans la soirée du lundi 26 mars 2018 à l’Assemblée des Représentants du Peuple ayant entraîné le rejet de la décisionde prolongation d’une année du mandat de l’IVD.
Zouhaier Makhlouf a dans ce contexte affirmé que l’approbation de la prolongation du mandat ou le rejet, relève strictement des prérogatives du parlement. Il a ajouté que Sihem Ben Sedrine est à l’origine de ce chaos étant donné qu’elle a tenu à interpréter la loi, en référence à l’article 18 de la justice transitionnelle, à sa guise. Il a précisé que Sihem Ben Sedrine, n’a rien apporté au processus de la justice transitionnelle pendant 4 ans et que le fait de demander une prolongation est une sorte de crétinisation envers le peuple tunisien et le processus de la justice.
Il a par ailleurs indiqué que la partialité de l’IVD et de sa présidente au profit de certaines parties politiques, étaient à l’origine de son limogeage ainsi que 6 autres membres. « Certains membres ont été limogés par la présidente de l’IVD pour avoir exprimé leur rejet de voir l’IVD servir certains agendas politiques. D’autres ont préféré démissionner pour la même raison » a-t-il expliqué.
Quant à l’abstention de plusieurs députés du mouvement Ennahda, le mouvement Achaab et le Front Populaire, de passer au vote, Zouhaier Makhlouf a estimé que chaque élu est libre de voter ou de s’abstenir. Toutefois, il a indiqué que personne ne pourrait en aucun cas douter de la crédibilité du vote, qui a eu lieu lundi, et ce en dépit de l’absence du quorum. Il a précisé que la séance plénière de lundi est le prolongement des travaux de la séance de samedi dernier, à laquelle pas moins de 120 députés ont marqué leur présence. « Les députés du mouvement Ennahdha ont tenu à se jouer de la loi, en assistant à la plénière pour intervenir , sans pour autant marquer officiellement leur présence. Ceci relève d’une manipulation grave de la loi. Les résultats du vote devraient être pris en considération étant donné qu’il a été fait en présence de 120 députés. » a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Zouhaier Makhlouf, a affirmé que le processus de la justice transitionnelle ne doit pas être résumé en la personne de Sihem Ben Sedrine. » Lier la justice transitionnelle à Sihem Ben Sedrine, c’est comme lier la mort et la néantisation« a-t-il affirmé.