Depuis combien de temps a-t-on commencé à parler de la digitalisation de l’administration publique en Tunisie ? Cela fait des lustres. Aujourd’hui, avec le contexte du coronavirus, l’absence de cette digitalisation se fait plus que jamais sentir. Outre son aspect pratique, la traçabilité et la lutte contre la corruption, la numérisation aurait permis aux fonctionnaires d’adopter le télétravail, limitant ainsi tout contact avec les citoyens et réduisant les risques de contamination.
Le plus important, est que le service public dans ces administrations reste actif, tout en gardant les mêmes horaires, assurant ainsi la continuité de l’État si chère à nos yeux. Mais nous ne sommes pas encore un pays digitalisé, faute de moyens et, aussi, faute de volonté. De fait, certains représentants de la hiérarchie de la fonction publique font encore de la résistance. Dans l’éducation par exemple, alors que les agents administratifs auraient très bien pu effectuer une grande partie de leurs tâches à distance, certains directeurs de lycées exigent quand même une présence au bureau.
Dans des pays comme l’Estonie, la santé, les services publics et même la vie démocratique sont digitalisé(e)s. Certains diront qu’ils ont les moyens. Certes, mais, comme nous l’avons souligné, ils ont surtout la volonté. La digitalisation, en somme, est plus qu’un bond technologique : c’est surtout un état d’esprit.
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