La Tunisie célèbre aujourd’hui, mardi 13 août, la fête de la Femme lequel commémore le 68ème anniversaire de la première édition en 1956 du Code du statut personnel (CSP). Un Code qui a fait démarquer la femme tunisienne de toutes ses consœurs arabes.
En effet, c’est à Habib Bourguiba que toute femme tunisienne vouera toujours une fière chandelle en guise de reconnaissance à la transformation législative historique qu’il a fait en faveur de la femme en mettant en place une pléiade de textes de loi qui la traitent en être humain à part entière.
Le CSP a accordé aux femmes les mêmes droits citoyens que ceux accordé depuis la nuit des temps à l’homme. Abolissant la polygamie, imposant le passage par le Tribunal pour pouvoir divorcer, interdisant de mettre la femme en prison (Dar Joued) selon le desiderata de son époux, Bourguiba a permis à la femme de se débarrasser de ces chaînes, de briser les lois injustes de la soumission qui la considéraient comme un citoyen de second rang et de la rendre égale à l’homme en termes de droits. D’ailleurs, nous figurons parmi les rares pays au monde où les salaires des hommes et des femmes sont égaux.
Peut-on pour autant crier victoire et annoncer tout haut que la société tunisienne est totalement équitable envers la femme? Pas encore ! Il faut croire que la misogynie a la peau trop dure pour être percée en seulement 68 ans ! Aujourd’hui encore en dépit d’une législation globalement juste envers la femme, mais sous un label de société patriarcale, les mentalités gardent encore leurs résidus. Le chemin est encore long et le combat est toujours de mise. La femme Tunisienne qui n’a de cesse de prouver ses compétences et ses potentiels galère toujours à se frayer un chemin balisé exactement comme c’est le cas pour son concitoyen. Mais la bataille n’est pas finie ! Un jour, peut-être, les mentalités changeraient et on finirait par se débarrasser de ces restes hideusement phallocrates. Mais d’ici là, aujourd’hui, la femme tunisienne est à l’honneur. Et si elle ne parvient toujours pas à atteindre le rang qu’elle mérite, elle doit tout de même se féliciter de tout ce long chemin fait avec courage et bravoure. Femmes de mon pays, gardez toujours la tête haute, vous êtes exceptionnelles !
Abir CHEMLI