Une visite inopinée veut, normalement dire, une visite qui n’est pas prévue ni programmée et effectuée par un responsable afin d’examiner l’état réel des lieux. En Tunisie, on n’a pas, apparemment, la même perception des choses. Les visites inopinées se font rarement à l’improviste!
Commençons par la dernière, celle effectuée par le ministre de l’Education, Neji Jalloul, dans une école du Bardo mercredi 22 février 2017. Une visite qui a été précédée par une campagne exceptionnelle de nettoyage des rues, la veille au Bardo, tel que le raconte l’un des habitants de la cité. Ce dernier était étonné de voir les agents municipaux lever les ordures datant de quelques semaines et, finalement, il a découvert que c’était pour accueillir Monsieur Neji Jalloul, pour une visite supposée « inopinée« .
Dans le même registre de ces visites pas très inopinées, celle effectuée par le gouverneur de Bizerte à la gare de Mateur. Quelques heures avant cette visite, une campagne de propreté et de maintenance exceptionnelle a été lancée. « Les murs des toilettes de la gare de transport de Mateur ont été repeints et les salles d’attente réaménagées. C’est ainsi que se comportent nos responsables. Je vous conseille (en s’adressant au gouverneur de Bizerte) d’annuler votre visite et de ne pas intervenir. Cette visite n’a désormais aucune utilité », a indiqué la députée de Nidaa Tounes à l’Assemblée des Représentants du Peuple, pour la circonscrciption de Bizerte, Ibtihej Ben Helal Zaouch, dans un post sur Facebook.
Le 18 mars 2016, c’était l’ancien ministre de la Santé, Saïd Aidi, qui s’était rendu dans le cadre d’une visite « inopinée« , à l’hôpital régional de Kélibia. Un toilettage exceptionnel a été réalisé dans cet hôpital 3 jours avant la visite « inopinée » du ministre. Des couvertures et des draps ont été offerts aux patients à cette occasion. Quant à la pharmacie de l’hôpital, elle a été, abondamment fournie en médicaments.
Ces visites pas très inopinées, en fait, ne servent qu’à déranger des agents, habitués à ne rien faire se plaisant dans l’oisiveté et qu’on oblige de manière « inopinée » à se lever tôt et se coucher tard pour préparer la visite « inopinée » du haut responsable.
De qui se moque-t-on ou qui cherche-t-on leurrer?
Ces pratiques, qu’on croyait révolues, si elles réussissent à piéger nos responsables, c’en est fait de nous.
A bon entendeur…
A.T