Ennahdha s’inquiète de la tournure qu’ont pris les récents événements sur la scène politique et c’est l’un de ses dirigeants, Abdellatif Mekki, qui l’a affirmé ce mardi 17 juillet 2018 lors de son intervention dans Midi Show. Il a affirmé que Nidaa Tounes veut remplacer Youssef Chahed. « C’est un avis comme un autre, mais il ne faut pas l’imposer aux autres. Nous sentons que notre position [vis-à-vis de Youssef Chahed] est rejetée », a-t-il confié.
Abdellatif Mekki a assuré que certains députés de Nidaa Tounes ont apporté leur soutien à Ennahdha pour sa position, alors que ce n’est pas le cas pour d’autres. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à un parti dont le seul souci est de remplacer le Chef du gouvernement. En tant que parti, nous refusons de voir le sujet du Chef du gouvernement devenir un sport national sans raison valable ou une alternative convaincante », a-t-il déclaré.
« Habib Essid avait commencé à déranger certains »
Le dirigeant nahdhaoui note que certaines parties refusent les réformes de fond et de prendre des décisions audacieuses. Ces parties se cachent, poursuit-il, derrière les équipes gouvernementales et les accusent d’avoir échoué à chaque fois. « C’est inacceptable. Lorsque le gouvernement tente de résoudre le problème de la corruption et entamer des réformes audacieuses portant atteinte aux intérêts de certains, des lobbys montent sur scène et se rapprochent d’un parti politique donné. Comment est-on supposé réagir dans ce cas ? », a-t-il expliqué.
Youssef Chahed, souligne encore Abdellatif Mekki, vit le même scénario que celui qu’a vécu son prédécesseur, Habib Essid. « Le même scénario se répète sans raison valable. Habib Essid s’était opposé à certaines pratiques et il avait voulu instaurer la transparence, ce qui avait fait de lui quelqu’un de dérangeant », a-t-il encore dit.
Présidentielles 2019 : « nous n’avons fait que conseiller Youssef Chahed »
Revenant sur le communiqué de son parti relatif à la candidature de Youssef Chahed aux prochaines présidentielles, Abdellatif Mekki a affirmé qu’il ne s’agit que d’un conseil, étant donné que tout le monde peut se porter candidat selon la Constitution.
« Il ne s’agit nullement d’une condition, mais d’un conseil pour que le gouvernement puisse travailler en dehors des préparatifs pour les élections de 2019. Dans le cas contraire, l’Exécutif risque d’oublier les réformes sociales et économiques », a-t-il encore expliqué.
Dans ce même contexte, Abdellatif Mekki a réagi aux fuites selon lesquelles son parti compterait soutenir Youssef Chahed dans les prochaines présidentielles. « Le parti n’a encore élaboré aucune position officielle concernant cette échéance électorale », a-t-il précisé.