Adieu l’ami !

Feu Habib Boularès était une personnalité nationale qui a œuvré sa vie durant pour la culture. C’est aussi un homme engagé qui a plaidé dès son jeune âge pour la cause de l’indépendance, y compris celle de l’Algérie, et l’unité du Maghreb. À travers ses écrits, pléthoriques à bien des égards et en dépit de sa longue maladie, il a bataillé  pour léguer un travail faisant œuvre autant de mémoire que  d’histoire. Son dernier ouvrage  «Histoire de la Tunisie» en est une belle illustration. Il voulait par cet écrit témoigner de son ancrage sur cette terre tunisienne et évoquer un être et un épisode qui lui était chers et qui ont marqué une large période de sa vie, Habib Bourguiba et l’épopée de la libération nationale. Saluons son patriotisme, son ouverture d’esprit, son engagement, son intégrité sa force de caractère.  Bien qu’il n’aimait pas trop parler de lui, sa vie, comme son œuvre, forcent la parole sur lui. C’était un homme d’honneur et d’humilité.

Habib Boularès était né à Tunis le 29 juillet 1933. Diplômé de Lettres anglaises de l’Université du Caire, en journalisme (Strasbourg) ainsi qu’en économie (École pratique des hautes études de Paris).En 1953, il s’est réfugié au Caire, d’où il a pu assurer le secrétariat de la section tunisienne du Bureau du Maghreb arabe,créé en 1947 au Caire. Il fut  directeur, entre 1960 et 1967,du quotidien El Amal (en arabe.)

Habib Boularès fut également président-fondateur de la TAP : l’Agence Tunis Afrique Presse, entre 1961 et 1962. De 1962 à1964, il devint Directeur général de la RTT.Il a été aussi un collaborateur assidu, entre 1975 et 1981, de l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Entre 1970-1971, il est nommé ministre de la Culture et de l’Information. Puis et pendant 10  ans, de 1971 à 1981,  il s’est consacré à l’écriture, loin de toute activité politique. Il revient cependant aux affaires, entre 1981 et 1986 et siège comme député. Il est nommé ministre de la Culture en 1988, ministre des Affaires étrangères en 1990 puis, brièvement, ministre de la Défense en 1991 avant d’être élu à la présidence de la Chambre des députés. Il quitte le perchoir en 1997.

En 2002, il est désigné par les chefs d’États maghrébins en tant que  Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe. Il décide de prendre sa retraite en 2006. Habib Boularès était un soutien indéfectible à Réalités. Ses nombreuses responsabilités ne l’ont jamais empêché de prendre part à ses forums.

Il est décédé le vendredi 18 avril 2014, à Paris, à l’âge de 81 ans,  des suites d’une longue maladie. Paix à son âme.

 

Réalités

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