L’affaire de la fermeture du café des nattes semble prendre d’ampleur. En effet, en parallèle avec ce qui a été avancé par le propriétaire de ce lieu emblématique de Sidi Bou Saïd dont l’annonce de sa fermeture a créé une forte polémique, il existe une autre version totalement différente.
En effet, Il s’agit d’un litige avec le propriétaire d’une boutique dont le propriétaire aurait imposé que les chaises et les tables soient levées car elles empiètent sur son entrée.
Dans une déclaration à Réalités Online, le propriétaire de la boutique, Ammar Gammoudi, a indiqué qu’il avait porté plainte contre la municipalité de Sidi Bou Saïd qui refusait d’appliquer la loi et d’interdire au propriétaire du café l’exploitation d’une façon illégale l’espace qui ne l’appartient pas. “J’ai contacté les responsables municipaux à maintes reprises pour intervenir mais en vain. Ils étaient totalement complices. Heureusement que la loi est en train de reprendre sa place dans notre pays”. Et de Ammar Gammoudi d’ajouter : “Je n'ai rien contre le propriétaire du café, j’ai défendu mes droits, sauf que le maire de Sidi Bou Saïd aurait eu d’autres calculs. C'est pourquoi je me suis adressé au Gouverneur de Tunis ainsi qu’à la présidence de la République pour préserver mon droit le plus légitime”.
Par ailleurs, contacté par Réalités Online, le délégué de Carthage, Ezzeddine Chebbi, a nié avoir été derrière le décision de la saisie du matériel dudit café indiquant que la décision émanait du Gouverneur de Tunis. Le délégué a fait savoir qu’il s’agissait “d’un bras de fer que le propriétaire de ce café mène pour manipuler l’opinion publique”. Il a indiqué également que l’affaire revient à l’année 2017, lorsque le propriétaire du café des nattes “s’est emparé de la terrasse d’en bas dont l’exploitation, à raison de 8000 dinars de taxes, revenait depuis de longues années à la boutique de poterie avant de fermer ses portes”. Sauf que, poursuit Ezzeddine Chebbi, le nouveau propriétaire de la boutique a déposé une plainte contre la municipalité qui aurait refusé de lui transférer l’exploitation de la terrasse.
Avec l’intervention du délégué, il s’est avéré, selon les dires de ce dernier, que le propriétaire du café avait essayé de se rattraper pour régler sa situation en présentant une quittance qui ne semble pas conforme au règles, étant donné qu’il n’a payé que 900 dinars contre l'exploitation de 25 m2 alors qu’il devait payer 2700 dt.
Avec la détermination du propriétaire de la boutique de récupérer la terrasse en s’adressant directement au Gouverneur de Tunis, ce dernier avait chargé, à deux reprises, deux commissions pour examiner l’affaire avant d’alerter le maire qui n’a, toujours selon le délégué, trouvé comme solution de fermer l’impasse de Sidi Boufares devant les habitants et les commerçants pour fournir un accès à la boutique. Nonobstant, ces derniers ont contesté cette mesure et déposé une plainte auprès de nos services, “ce qui nous a obligé à appliquer la loi en levant les chaises et tables”. Une mesure qui n’a pas plu au propriétaire du café “qui avait été soutenu par le maire avant d’être démis de ses fonctions après la décision présidentielle de suspendre tous les conseils municipaux. Pis encore, le propriétaire de ce café doit à la municipalité 193 mille dinars qui restent toujours impayés”, souligne Ezzeddine Chebbi.
Il est clair que cette affaire connaîtra de nouveaux rebondissements.