La Ligue tunisienne des femmes électrices (LET) a publié les recommandations formulées dans le cadre d’une série d’études menées par ses experts portant sur la promotion des droits des femmes, l’adoption d’une approche de genre dans le développement de stratégies intégrées et globales pour faire face à la crise du Covid-19 en Tunisie. Portant sur une lecture sexospécifique des décisions et politiques publiques en réponse à la crise du Covid-19, cette première étude a montré que les politiques mises en place par les autorités ne visaient pas à promouvoir les droits des femmes et à prendre en compte une approche genre et que les mesures exceptionnelles n’ont pas abouti sur les plans économique et social et n’ont pas permis d’atténuer l’impact de la crise sur les femmes.
Cette étude a également montré que les artisanes, les travailleuses domestiques ainsi que les personnes à besoins spécifiques n’étaient pas concernées par ces mesures exceptionnelles mises en place par les autorités pour atténuer l’impact de la crise du Covid-19.
La Ligue tunisienne des femmes électrices (LET) a mis l’accent sur la nécessité de fournir les données sexospécifiques sur les bénéficiaires et les secteurs concernés par les mesures exceptionnelles. Elle recommande également l’adoption d’une approche de genre et la mise en place de mesures exceptionnelles au profit des femmes touchées par la crise ainsi que celles victimes de violence économique, sociale, domestique etc.
La LET a également recommandé à consacrer des budgets à la sensibilisation sur le genre dans tous les secteurs sans exception.Elle ajoute que l’État doit assumer pleinement ses responsabilités et jouer son rôle en matière de protection des femmes contre toutes les formes de violence; économiques, sociales, politiques et conjugales.
Concernant les mécanismes d’intégration des droits des femmes dans les lois tunisiennes, la Ligue des électrices Tunisiennes noté l’absence d’une vision législative institutionnalisée. Elle recommande, dans ce contexte, l’élaboration de projets de loi et leur examen en séance plénière. Ces projets de loi devraient intégrer les mécanismes garantissant leur mise en œuvre pour réduire l’écart entre la loi qui consacre l’égalité et la réalité fondée sur la discrimination entre les sexes. Il s’agit essentiellement de la mise en place de budgets répondant aux besoins des femmes et garantissant la mise en oeuvre de leurs droits.
L’étude portant sur les droits socio-économiques des femmes travaillant dans le secteur agricole en Tunisie en 2020, a, quant à elle, révélé qu’en dépit de l’évolution réalisée en Tunisie au cours de ces dernières décennies, les femmes travaillant dans le secteur agricole font toujours l’objet de diverses formes de discrimination; conditions professionnelles, nombre d’heures de travail, salaires, couverture sociale et conditions de transport.
Dans ce contexte, la ligue recommande de lutter contre la violation des droits socio-économiques des femmes travaillant dans le secteur agricole et d’assurer l’égalité entre les sexes à travers l’élaboration de textes juridiques relatifs aux ouvrières agricoles. Elle recommande également la mise en place de fonds en faveur des ouvrières agricoles afin de les permettre de lancer des projets dans le secteur agricole. Elle a également appelé à limiter l’écart salarial entre les hommes et les femmes, à améliorer les conditions de travail des femmes et à mettre en place un système de couverture sociale en leur faveur. La Ligue tunisienne des femmes électrices a également mis l’accent sur la nécessité de développer davantage les capacités des femmes travaillant dans le secteur agricole afin de les permettre d’exprimer librement leurs opinions, de participer à la prise de décisions etc.