Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammad Ben Salmane a entamé sur « instruction » de son père, le Roi Salmane une tournée à l’étranger, sa première depuis l’affaire du journaliste Jamal Khashoggi tué le 2 octobre au consulat de son pays à Istanbul.
Cette tournée arabe du prince hériter saoudien qui a démarré le 22 novembre par la visite d’Abu Dhabi puis les Emirats arabes unis, Bahreïn, l’Égypte, l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie sauf le Maroc et ce pour un problème d’agenda du Roi, selon la presse proche du pouvoir marocain.
Cette tournée est considérée comme un «tour d’honneur », qui sert à rallier un soutien régional avant la tenue du G20 le 30 novembre en Argentine, ceci vient après que le président Donald Trump a assuré que concernant l’assassinat du journaliste saoudien, la CIA n’avait « rien trouvé d’absolument certain« , et réaffirmé son soutien aux dirigeants du royaume, et que le Président Turque Recep Tayyip Erdogan n’a jamais ouvertement mis en cause le prince héritier et une rencontre entre les deux hommes est prévue en marge du sommet du G20.
Notre diplomatie bourguibienne
Notre politique diplomatique a toujours eu des constantes et repose surtout sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et l’éloignement du pays de la politique des axes et de l’alignement et ce en plus de la préservation de la souveraineté nationale et la défense des intérêts suprêmes de notre pays.
Cette diplomatie multilatérale instaurée par l’ancien Président Bourguiba a été toujours considérée comme une partie prenante dans toutes les activités du système des Nations Unies où qu’elles soient.
C’est avec cet esprit que le ministère des Affaires étrangères a publié le lundi 29 octobre un communiqué pour réaffirmer les relations séculaires entre la Tunisie et le Royaume d’Arabie Saoudite et le souci de les développer dans l’intérêt des deux peuples frères.
Rached Ghannouchi a un avis contraire et il le fait savoir
Ghannouchi a un avis contraire à notre diplomatie Tunisienne, notre politique étrangère Bourguibienne. En effet, les déclarations de Rached Ghannouchi concernant l’Affaire de l’assassinat de Khashoggi viennent choquer non seulement le département des affaires étrangères mais tout le pays.
Dans sa déclaration il a même osé comparer les conséquences de cet assassinat du journaliste saoudien à la mort du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, qui a été l’étincelle de la révolution en Tunisie et la chute du régime Ben Ali.
Ghannouchi considère aussi que l’affaire Khashoggi a éveillé la conscience humaine de son état d’hibernation, il a même exigé de dévoiler toute la vérité sur cet assassinat.
Le mouvement « Ennahdha » avait pour sa part publié, une déclaration condamnant le meurtre de Khashoggi et a décrit l’incident de « crime odieux qui va à l’encontre des lois et coutumes internationales ainsi qu’aux valeurs de l’Islam qui recommandent de protéger les vies humaines ».
Le communiqué a ajouté que le mouvement « Ennahdha » rejoint tous ceux qui appellent à élucider le crime ainsi qu’à traduire en justice les responsables de l’assassinat du journaliste saoudien.
Un cheikh plus Royaliste que le Roi
Ce comportement inacceptable de se positionner au dessus de tout le monde même de l’Etat est tout à fait inacceptable.
Il faut dire que Ghannouchi est arrivé par son audace à donner la mesure de sa ruse politique, il a même donné au monde arabe, le vrai visage des islamistes dont il est l’un des leaders. Il est parvenu, en jouant avec les composantes politiques actuelles qui lui ont bien facilité la tâche, à intimider tout le monde et à faire croire que son parti Ennhdha, sans compétence politique connue, sans programme économique et social, est au pouvoir depuis le départ de Ben Ali.
Ses seules compétences, à notre avis, se trouvent dans l’élimination de toute concurrence, la dernière victime dans ce chapitre était bien entendu le chef du gouvernement Youssef Chahed à qui il a émis déjà son veto pour certains ministres lors de son dernier remaniement et ce pour des raisons de « corruption », selon les dires du chef d’Ennahdha.
*M.K Architecte