La situation financière de l’État tunisien n’a rien de rassurant, et ce n’est plus un secret. Selon l’économiste Ezzeddine Saïdane, la dette publique se chiffre à 9,3 milliards de dinars au titre de l’année 2019. Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM ce lundi 8 juillet 2019, il a affirmé que l’État doit emprunter 10,2 milliards de dinars pour rembourser ces dettes et pour remplir ses caisses. Autrement dit, selon lui, « on s’endette pour payer ses dettes et non pour financer le développement ».
Dans ce contexte, Ezzeddine Saïdane a rappelé que l’État tunisien envisage une nouvelle sortie sur les marchés financiers internationaux en vue d’emprunter quelques 800 millions de dollars. Il s’agit, selon lui, d’une opération risquée. De fait, il n’existe aucune garantie quant à l’obtention de cette enveloppe, d’autant plus que l’on ignore si les sociétés financières accepteraient de financer la Tunisie malgré sa difficile conjoncture économique.
D’un autre côté, même si l’emprunt est contracté, il sera accordé à la Tunisie avec des conditions pesantes. C’était le cas, selon Ezzeddine Saïdane, lors de la dernière opération de ce genre. L’emprunt a été accordé à la Tunisie avec un taux d’intérêt de 6,75%, ce qui est très coûteux pour l’État tunisien.