Le chef du gouvernement Habib Essid s’oppose catégoriquement à toute intervention militaire pour lutter contre l’immigration clandestine en Méditerranée.
Dans une déclaration accordée à la radio belge RTBF en marge de sa visite à Bruxelles la semaine dernière, le chef du gouvernement a déclaré que la destruction,dans les ports libyens, des bateaux utilisés dans le trafic de migrants est loin d’être la meilleure solution pour lutter contre ce trafic.
« Des bateaux, on peut en avoir autant qu’on veut. Il y a d’autres moyens. Il faut s’attaquer aux problèmes réels, aux trafiquants qui pratiquent ce commerce des êtres humains, essayer de les identifier et de les attraper » a-t-il ajouté.
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Le chef du gouvernement a également estimé qu’il serait insuffisant de répartir les réfugiés entre les pays européens. La solution serait, d’après lui, de faire en sorte de les rapatrier chez eux.
Habib Essid a excepté les syriens de cette mesure affirmant qu’il s’agit réellement de réfugiés politiques.
« Ce sont vraiment des réfugiés politiques. La situation politique est telle qu’ils ne peuvent pas vivre chez eux. La communauté internationale est obligée de les assister pour leur éviter une mort certaine », a-t-il expliqué.
A la question de savoir si la Tunisie pouvait servir comme un pays d’accueil pour les migrants en attendant leur arrivée en Europe. Le chef du gouvernement a répondu par la négative.
Et d’ajouter « à quoi serviraient les centres d’accueil en Tunisie ? On peut les installer en Europe, non ? »
Habib Essid a affirmé que la Tunisie jouait déjà un rôle dans la sécurisation des migrants en détresse ; à savoir les sauver et leur trouver des solutions par la suite.