À l’occasion de la visite du ministre français de l’Europe et des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian, la Tunisie et la France ont signé, lundi 22 octobre 2018, une convention de financement du projet entrepreneuriat et lien social (ENLIEN), qui s’inscrit dans le cadre du programme JET (Jeunes Entrepreneurs en Tunisie, pour le soutien de la jeunesse, de l’entrepreneuriat dans tout secteur et la création d’emploi en Tunisie).
C’est dans ce cadre qu’une visite a été organisée à la start-up tunisienne Polysmart Nuled Cockroach, spécialisée dans le développement de jeux-vidéo, en présence du chef de la diplomatie française et de l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor. C’est un secteur à haute valeur ajoutée et prometteur, mais confronté aux limites du marché tunisien, comme nous l’a expliqué le directeur général de la stratup.
La jeune entreprise tunisienne va ouvrir une filiale à Lyon, épaulée par Business France. Cependant, c’est plus une obligation qu’autre chose. « Nous manquons de compétences en Tunisie dans le domaine des jeux vidéo », a déclaré le DG de la startup, qui a souligné le déséquilibre qui existe entre les besoins du marché du travail et les formations universitaires, jugées « insuffisantes ».
« Nous avons été obligés d’ouvrir à Lyon afin de finaliser le développement de notre nouveau jeu vidéo. Ce dernier devrait être prêt en 2019. Si les moyens nécessaires sont déployés pour améliorer les formations universitaires, la problématique des compétences pourra être résolue en 2 ou 3 années », a-t-il assuré.
La filiale de la startup à Lyon sera bientôt opérationnelle selon le DG. Il a mentionné certains ralentissements en provenance de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) avant l’ouverture. « Pour l’heure, nous attendons l’accord de la banque centrale française. Nous avons d’ores et déjà trouvé des recrues. Il n’y a aucune entrave à la création en France contrairement à ce qui existe en Tunisie », a-t-il encore souligné.
D’autre part, il considère que le Start-up Act, récemment adopté par le gouvernement, ne résoudra pas le problème à lui seul. « Nous devons miser sur la formation et la compétence, c’est ce dont la Tunisie a besoin », a-t-il réitéré.