C’est sous le slogan «Atteindre les 3 millions», que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a invité cette année tous les pays du monde à célébrer la journée mondiale de lutte contre la tuberculose le 24 mars. La Tunisie demeure en bonne position en matière de lutte contre cette maladie, mais du chemin reste à parcourir.
9 millions de personnes attrapent annuellement la tuberculose dans le monde. Un tiers parmi elles ne reçoit pas de soins. Ce sont ces 3 millions que l’OMS voudrait englober dans les programmes de soins et de prise en charge.
Le traitement de la tuberculose est lourd (quatre antibiotiques), long (6 mois, voire un an) et coûteux. Pris correctement, il donne d’excellents résultats. Pour les cas de tuberculose multirésistante, il faut d’autres médicaments.
La Tunisie : bonne élève de l’OMS
En matière de lutte contre la tuberculose la Tunisie est un bon élève de l’OMS, ce qui lui a valu plusieurs distinctions internationales et les efforts faits dans ce domaine continuent. La Tunisie a choisi un autre slogan pour célébrer cette journée: « le dépistage précoce garantit la guérison et réduit la contagion.»
L’État tunisien a mis en place en 1959 un programme national de lutte contre la Tuberculose. Il est basé sur la vaccination, le dépistage précoce et la prise en charge médicale des malades jusqu’à la guérison. Nous sommes l’un des premiers pays au monde à avoir mis en place une stratégie de lutte contre cette pathologie, laquelle est financée par plusieurs organismes dont le Fonds mondial de lutte contre le sida qui a octroyé une subvention de 7 millions de dollars américains en 2007.
En 2004, la Tunisie a mérité la médaille d’or de l’OMS pour la réalisation des objectifs mondiaux de lutte contre la tuberculose. À cette époque, 75% des cas de tuberculoses étaient diagnostiqués et 85% d’entre eux traités avec succès. En 2013, le taux moyen d’atteinte par la maladie est passé à 11,53 cas par 100.000 habitants, alors qu’il était de 12,3 cas en 2012.
De nouvelles formes plus difficiles à traiter
Pourtant, les défis à relever demeurent : l’augmentation de cas de tuberculose extra-pulmonaire (59% des cas) et l’émergence de la tuberculose résistante ou ultra-résistante. On explique la première par la transmission de tuberculose bovine à l’homme, soit par voie aérienne, ou par la consommation d’aliments contaminés dont le lait. Quant au second type de maladie, il ne répond pas aux traitements classiques et il est difficile et coûteux à traiter. Selon les spécialistes, la tuberculose multirésistante est causée par l’usage inapproprié ou incorrect des médicaments antituberculeux.
Dans certains cas, une forme encore plus grave de tuberculose multirésistante peut se développer à la suite d’un mauvais traitement. La tuberculose ultrarésistante (tuberculose-UR) est une forme de maladie qui répond à un nombre encore plus restreint de médicaments disponibles. En Tunisie et pour le moment du moins, et malgré le coût élevé, ces médicaments sont fournis aux patients. Par ailleurs, plusieurs manifestations ont été organisées par le ministère de la Santé dans différentes régions du pays pour sensibiliser les gens à cette maladie.
Rappelons que la tuberculose est provoquée par une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) ou bacille de Koch (BK) qui touche essentiellement les poumons. Si elle est bien soignée, elle guérit définitivement. La contagion se fait par voie aérienne. Chaque fois qu’une personne atteinte de tuberculose crache ou éternue, elle envoie des germes dans l’air. Il suffit d’en inhaler quelques-uns pour attraper la maladie.
Samira Rekik