La Fédération tunisienne des artisans et petites et moyennes entreprises (FTAPME) estime dans un communiqué publié vendredi 7 mai que les mesures sanitaires annoncées aujourd’hui par le chef du gouvernement Hichem Mechichi ont été prises «sans se référer aux premiers concernés, et sans nullement tenir compte de la crise étouffante vécue par les artisans, les petites et moyennes entreprises, les propriétaires de prêt-à-porter, les tenanciers des cafés, les photographes, les magasins de vente des jouets, les propriétaires d’agences de location de voitures, les coiffeurs et autres ».
« Le gouvernement du Covid démontre encore une fois son allégeance aux lobbies financiers et des affaires, écrit la Fédération dans un communiqué publié sur son compte facebook. Nous allons charger un avocat pour poursuivre le gouvernement devant le tribunal administratif ».
Tout en invitant ses affiliés à la désobéissance fiscale, la Fédération appelle à ne pas payer les factures de consommation d’électricité et d’eau, et au boycott des banques et des sociétés de leasing qui ne reportent pas le paiement des chèques. Elle justifie son appel par la politique d’atermoiement et par les tergiversations du Parlement pour ce qui est de l’adoption de la révision de la loi sur les chèques.
Le communiqué déplore le fait que le chef du gouvernement n’ait pas accompagné les décisions sanitaires annoncées ce vendredi par des mesures en faveur des catégories impactées, et regrette que la présidence de la République n’ait pas réagi à son cri d’alarme.
La fédération appelle enfin le gouvernement « à publier dans un premier temps des décrets montrant qu’il assume ses responsabilités consistant en le versement des aides et des compensations aux parties impactées, et à prendre les mesures nécessaires ».
« Le gouvernement doit obliger les établissements bancaires à se contenter d’assurer les opérations de versement et de retrait en espèces durant cette phase de confinement total », poursuit la FTAPME qui fait assumer à l’Etat la responsabilité de la grave situation sanitaire à laquelle est arrivé le pays.
« Les mesures irréfléchies et puériles de l’Etat, dont la réouverture des frontières pour servir les intérêts des mêmes lobbies renvoient aujourd’hui le pays au carré de la mort », conclut le communiqué.
H.A.