La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme a révélé jeudi 4 février lors d’une conférence de presse organisée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens un certain nombre d’exactions, qu’elle a qualifiées de «dangereuses, commises par les forces de sécurité à l’occasion des récentes manifestations ».
« Ces dépassements ont atteint jusqu’au niveau de la torture et des mauvais traitements afin d’obtenir des aveux par la force, outre des descentes dans des maisons sans autorisation judiciaire et le lancement d’accusations politiques malveillantes et autres », ajoute la Ligue.
Le président de la LTDH, Jamel Msallem a déclaré à l’agence TAP que « ce qu’il a qualifié d’arrestations aléatoires et arbitraires, d’obtention des aveux sans donner aux personnes arrêtées le droit de consulter des avocats, descentes horribles dans les maisons et agression contre les personnes arrêtées, y compris les mineurs, équivalent à une punition de cette action sociale ».
Il a souligné que certains sécuritaires ont pratiqué des violations flagrantes des lois et de la constitution, qui garantissent le droit de manifester pacifiquement, et ce sans vérification ni enquête sur les charges retenues contre les manifestants.
« La Ligue a pu prendre acte des dizaines de procès verbaux qui reprennent les mêmes accusations graves afin de parvenir à des décisions judiciaires sévères contre les manifestants », assure-t-il..
Par ailleurs, Jamel Msallem a critiqué ce qu’il considère comme « une campagne de dénigrement menée contre la Ligue par certains syndicats de la sécurité qui vont bien au-delà de leurs prérogatives, en défendant les droits professionnels de leurs affiliés, et menacent en même temps de réprimer les manifestations, en particulier celles auxquelles la Ligue cherche à participer avec d’autres organisations samedi prochain 6 février, jour qui coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaid ».
H.A.