Dans un communiqué commun publié jeudi 7 mai, plusieurs associations des droits de l’homme en Tunisie ont exprimé leur solidarité avec la jeune blogueuse Emna Chargui contre «le harcèlement judiciaire» qu’elle subit, soulignant leur rejet de toute tentative de restreindre les libertés garanties par la constitution.
Ces associations rappellent que la blogueuse a comparu mercredi devant le parquet du tribunal de première instance de Tunis pour justifier du chef d’accusation d’avoir appelé à la haine entre les religions, les races et les populations, en incitant à la discrimination, en utilisant des moyens hostiles et en violant l’un des rituels religieux autorisés en republiant un blog fictif interprété comme une parodie du texte coranique.
Elles ont ajouté qu’Emna Chargui accusée de mécréance a fait l’objet de campagnes d’expiation, d’incitation et de menaces de violence et de mort sur les pages des réseaux sociaux, notant que le ministère public devait prendre des mesures pour retrouver les auteurs des campagnes d’expiation, de menaces et d’apologie de la violence en tant que crimes certains, avérés et documentés.
Les associations signataires de ce communiqué commun sont les suivantes:
-Le Syndicat national des journalistes tunisiens
-Le Haut comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales
-La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme
-L’Association tunisienne des femmes démocrates
-L’Euroméditerranéenne des droits de l’homme
-Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme
-L’Association tunisienne pour la défense des droits de l’enfance
-L’Organisation contre la torture en Tunisie.
Emna Chargui, une jeune blogueuse a publié un post facebook qu’elle voulait humoristique dans lequel elle parodiait une Sourate du Coran qu’elle a baptisée « Sourate Corona ».
Aussitôt, le ministère public a ordonné à la brigade de la protection sociale de la Kasbah de la convoquer pour l’interroger.
H.A.