Dans une intervention effectuée ce matin du jeudi 05 septembre sur les ondes de Jawhara Fm, Faouzi Khabbouchi, secrétaire général de l’Union des taxis individuels, a révélé qu’il existe des appels pour l’élévation des tarifs de prise en charge du taxi (appelé tarif du compteur au départ) de 900 millimes à 2 dinars. Et ce, à côté d’une majoration de la tarification du trajet aux environs de 3 dinars.
L’intervenant au micro de l’émission « Sbeh El Ward » a justifié cette proposition par multiples raisons parmi lesquelles, il a évoqué que les revenus engendrés de cette activité n’en couvrent pas les frais. Ceci l’est davantage, précise-t-il, à cause des embouteillages, des bouchons de la circulation, de la détérioration des véhicules à cause de l’état délabré de l’infrastructure des routes et de la conduite non-conforme au code de la route des conducteurs. Et ce, à côté des différents dangers d’ordre sécuritaire que confronte le chauffeur de taxi lequel voit sa santé se détériorer à cause de tous ces facteurs.
Khabbouchi ajoute par ailleurs, que cette majoration (2 dinars au départ, plus 3 dinars supplémentaires sur la totalité des frais) est encore au stade de la proposition. Il a toutefois noté que si cette proposition est prise en compte, elle sera effective après les échéances électorales du 06 octobre. L’intervenant a profité de l’occasion pour demander au ministère de tutelle de trouver des solutions définitives qui soient à même de rompre avec les facteurs précités. Facteurs qui, toujours selon Khabbouchi, poussent les ‘’taxistes’’ à demander des majorations au moment où les Tunisiens souffrent déjà d’une faiblesse de revenu.
La galère se corse
Si l’on se base sur cette éventualité de majoration, une seule course est à même d’être majorée de 4.200 dinars. Dès lors ceux qui n’ont aucun autre moyen pour se déplacer, notamment pour se rendre sur leurs lieux de travail, à part les taxis et qui dépensaient jusque là, 5 dinars la course, (ce qui fait tout de même 10 dinars de frais de transport quotidien en aller-retour et environ 260 dinars par mois) vont désormais devoir payer 9.200 dinars par course, soit 18.400 dinars quotidiennement et autour de 479 dinars par mois !
Pour un salarié moyen qui touche 1000 dinars par mois, les frais de transports boufferaient donc la moitié de son salaire juste pour…pouvoir aller travailler et rentrer chez soi !
Pis encore, les taxis individuels libres et prêts à ramasser un passager, se font de plus en rare ! Car la majorité des taxis qui passent sur les routes ou bien ils affichent « occupés » surtout durant les heures de pointe, ou bien tout en passant libres, leur véhicule ne porte pas de plafonniers lumineux, ce qui veut dire qu’ils sont hors service !
Mais l’ont-ils réellement ? Hélas, ça n’est souvent pas le cas ! La majorité des taxis qui déambulent en parcourant les routes sans plafonniers lumineux, (tout comme la majorité de ceux qui affichent ‘’occupés’’ d’ailleurs), ne sont en service que pour la clientèle VIP ou celle qu’ils ramassent via les applications téléphoniques. Applications qui assurent et à coup sûr de trouver un taxi libre et en service à proximité au client aux aboies sous un soleil de plomb ou trompé jusqu’aux os par une pluie torrentielle ! Application qui offre cependant ce service à un prix grossièrement et inhumainement élevé. Car une course de 7 dinars par exemple est, au moins, doublement payée en dehors des heures de pointe pour coûter à partir de 15 dinars et peut même être payée 4 à 5 fois plus cher ( à partir de 25 dinars) durant les heures de pointe ! Imaginons qu’il s’agisse du seul moyen disponible pour un aller-retour au travail! Cela coûte au bas mot 50 dinars quotidiens et plus de 1000 dinars par mois!
Que faire lorsqu’on travaille ou qu’on habite dans un coin isolé ? Prendre un transport en commun ? Pour ça, il faudrait d’abord que ce moyen existe! Et même si c’est le cas, il faut se réveiller de très bonne heure et s’apprêter à faire des kilomètres à pieds avant d’atteindre une station. Soit, bien nombreux sont les travailleurs qui sont prêt à se taper quelques kilomètres ! Mais encore faut-il que cela soit raisonnable! Car ceci aurait pu être faisable si, sur le chemin, on ne risque pas de se faire attaquer par les meutes de chiens errants qui squattent absolument chaque coin de rue et qu’on ne risque pas non plus de se faire braquer et attaquer par les malfrats qui sont aux aguets de la victime idéale…
Abir CHEMLI