Officiellement, la campagne électorale pour la présidentielle anticipée n’a pas encore commencé. Mais pour certains candidats, c’est déjà le cas. Intervenant dans Midi Show ce lundi 5 août 2019, l’ancien président provisoire de la République et chef du parti Harak Tounes Al Irada, Moncef Marzouki, s’est livré à un mea culpa où il est revenu sur ses erreurs commises durant sa présidence aussi provisoire et désastreuse.
« Je me suis trompé en accueillant les partisans du terrorisme et de l’extrémisme au Palais de Carthage. J’admets que c’était une erreur. J’étais choqué en voyant les drapeaux noirs hissés dans plusieurs gouvernorats du pays. Je me suis demandé : qu’est-ce que cela ? », a-t-il déclaré.
Un mea culpa un trop tardif de la part Moncef Marzouki, qui oublie, surtout, l’affaire de l’embrigadement des jeunes tunisiens vers les foyers de tension. Un embrigadement qui a eu lieu sous sa présidence provisoire à Carthage. L’ancien président a aussi commenté l’acte de l’extrémiste qui avait enlevé le drapeau de la Tunisie pour le remplacer par celui de Daech. « J’ai sortir de mes gants ! J’ai, par la suite, accueilli la jeune femme ayant empêché l’homme de hisser le drapeau noir. J’étais sous pression. Je considère que je n’ai commis aucune erreur car j’étais, justement, sous une pression médiatique qui requiert des nerfs d’acier », a-t-il encore lâché, et de poursuivre : « j’ai ouvert le Palais de Carthage à tous, pas uniquement aux prédicateurs. J’ai même accueilli Feu Béji Caïd Essebsi qui était mon adversaire. Le Palais était ouvert à tous, exceptés à ceux qui portaient des armes. J’ai accueilli les prédicateurs suite à une décision du Conseil de Sûreté Nationale. Nous nous étions mis d’accord sur la nécessité de faire pression sur ces prédicateurs ».
A l’approche des élections, Moncef Marzouki tente visiblement de se racheter une conduite après le fiasco de sa présidence provisoire de la République. Un mea culpa électoraliste et totalement dénué de sincérité. L’ancien président provisoire aurait dû réagir lorsqu’il tenait les rênes du pouvoir, et non reconnaître ses erreurs à quelques semaines de l’élection présidentielle, dans le seul espoir de récoler des voix.
F.K