Mongi Kooli, ancien ministre, ambassadeur, gouverneur et secrétaire général de l’UGET, s’est éteint ce jeudi matin à Gammarth, à l’âge de 88 ans. Selon ses vœux, son corps sera inhumé vendredi dans sa ville natale de Ksar Helal.
Mongi Kooli fait partie des jeunes militants destouriens que Bourguiba appellera à ses côtés au lendemain de l’indépendance pour contribuer à l’édification de la République naissante. Retour sur son parcours.
Le parcours, c’est celui d’un jeune Tunisien, issu d’une famille nationaliste de Ksar Helal, en plein cœur du Sahel, orphelin de père à l’âge de 10 ans, qui monte à Tunis, en 1943, suivre, sur les pas de son père, ses études à Sadiki, puis ira faire son droit à Paris (1954) où il se joindra à Bourguiba… pour ne plus le quitter jusqu’à sa déposition en 1987. Après lui, il refusera toute compromission avec Ben Ali et se murera dans un silence total, jusqu’à la Révolution. Il sera ainsi l’un des rares bourguibistes à rompre tout contact avec le geôlier de Bourguiba.
Militant destourien, dirigeant de l’Union générale des étudiants tunisiens (UGET), chargé des relations extérieures au Parti, gouverneur à Jendouba et Bizerte, directeur de la Sûreté nationale, ambassadeur à Madrid auprès de Franco, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, puis ministre de la Santé publique, avec en parallèle, la présidence de la municipalité de Ksar Helal : l’itinéraire de Mongi Kooli est celui que Bourguiba choisissait pour former les futurs hommes d’Etat dont il voulait doter la Tunisie. Une immersion totale sur le terrain, dans la Tunisie profonde, complétée par une initiation à la diplomatie internationale, avec une accession progressive aux hautes charges ministérielles.
Paix à son âme.
(Source Leaders)